Avec Donald Trump prêt pour un second mandat à la Maison-Blanche, les inquiétudes grandissent parmi les Américains musulmans face à l’imprévisibilité de sa gouvernance et à ses implications pour leur communauté.
Ses récentes nominations au Cabinet, perçues comme plus agressives, incluent des figures connues pour leurs positions bellicistes. Pour beaucoup, cela alimente les craintes de nouveaux défis, tant au niveau national qu’international.
Lors de son premier mandat, l’administration Donald Trump avait instauré le tristement célèbre « Muslim Ban », interdisant l’entrée aux États-Unis pour les ressortissants de plusieurs pays majoritairement musulmans, laissant des cicatrices durables au sein de la communauté.
Omar Suleiman, intellectuel et activiste musulman américain de renom, a exprimé son appréhension quant à ce que pourrait signifier un autre mandat Donald Trump.
« Avec Trump, on sait qu’il est imprévisiblement prévisible, » a-t-il déclaré à Anadolu lors d’un événement à Istanbul. Il a souligné que les nouvelles nominations de Donald Trump annonçaient « davantage de destructions », en raison de leurs tendances bellicistes.
Omar Suleiman a insisté sur la nécessité de rester vigilants face aux conséquences potentielles de ces choix, exhortant la communauté à ne pas céder à la peur.
Les musulmans, entre désillusion et engagement accru
Malgré leur sous-représentation dans les instances de pouvoir, les musulmans américains montrent un engagement politique croissant, influençant les résultats électoraux. Omar Suleiman a souligné que, bien que désillusionnés par les deux grands partis politiques, les musulmans restent engagés dans le processus démocratique.
Lors des élections de 2024, ce désenchantement s’est traduit par un fort soutien aux candidats tiers, notamment Jill Stein du Parti Vert, qui a recueilli 53,2 % des voix musulmanes, selon un sondage du CAIR.
Omar Suleiman a conclu que cette mobilisation reflète une prise de conscience accrue de la communauté musulmane, déterminée à voter en faveur de ses principes et non sous l’effet de la peur.