Un diplomate du département d’État américain a démissionné en raison de la politique de la Maison Blanche concernant la guerre en cours d’Israël dans la bande de Gaza, marquant une nouvelle démission liée au génocide.
Selon The Guardian, Mike Casey – un vétéran de l’armée américaine ayant servi en Irak et jusqu’à récemment conseiller politique adjoint pour Gaza au département d’État – a remis sa démission au gouvernement en juillet dernier, mettant fin à quatre années de service.
La décision de Mike Casey repose sur une désillusion croissante face à la politique des États-Unis – ou son absence – envers Israël et la Palestine, et notamment sur le biais évident de Washington en faveur de Tel-Aviv concernant l’oppression des Palestiniens.
« Nous n’avons pas de politique sur la Palestine. Nous faisons simplement ce que les Israéliens veulent que nous fassions », a déclaré l’ancien diplomate. « J’étais trop embarrassé pour continuer à être diplomate américain. Je savais que je ne pourrais pas accepter une autre mission et continuer à fonctionner. »
Désormais employé dans une banque locale au Michigan, Mike Casey a rappelé qu’il écrivait, avec ses collègues, des rapports quotidiens sur Gaza. Ces rapports, censés être lus par les responsables gouvernementaux et le président Joe Biden lui-même, étaient apparemment ignorés. « Même si nous avions attaché des billets de banque aux rapports, personne ne les aurait lus », a-t-il plaisanté.
Un incident marquant fut lorsque Biden avait publiquement remis en question, en octobre dernier, le nombre élevé de morts à Gaza causés par les forces israéliennes, un chiffre que Mike Casey avait personnellement documenté dans un rapport. « C’est moi qui rédigeais ces rapports », a-t-il expliqué. « À quoi bon écrire tout ça si vous les ignorez ? »
L’ancien diplomate a également exprimé sa frustration de devoir sans cesse prouver à Washington que ces enfants étaient réellement morts, sans que cela n’entraîne aucune action. « J’en ai eu assez d’écrire sur des enfants morts », a-t-il confié.
Mike Casey et ses collègues étaient également exaspérés par les rejets répétés de leurs stratégies proposées pour la reconstruction de Gaza, souvent dictés par Israël. « Chaque idée que nous proposions, [l’administration Biden] disait simplement : ‘Eh bien, les Israéliens ont une autre idée’ », a-t-il affirmé.
Il a notamment évoqué une contre-proposition israélienne qui consistait à laisser des clans locaux gérer Gaza après la guerre, une idée que les diplomates américains avaient expliqué, dans de nombreux rapports, comme étant irréalisable et contraire aux intérêts des États-Unis, avertissant des risques de voir des seigneurs de guerre prendre le contrôle de la région.