Après de longs retards et une agression israélienne continue, l’accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza a enfin pris effet aujourd’hui à 11h15, après 15 mois de génocide israélien implacable, de siège et de famine, qui ont laissé des conséquences catastrophiques.
L’accord, négocié par le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Sheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, le mercredi 15 janvier, a été ratifié par le gouvernement israélien le samedi 18 janvier. Selon cet accord, le cessez-le-feu devait commencer dimanche matin à 8h30.
L’accord de cessez-le-feu sera mis en œuvre en trois phases, la première phase durant 42 jours, pendant lesquels les détails des deuxième et troisième phases seront négociés.
Un lourd bilan humain
Le bilan de l’agression, qui a débuté en octobre 2023, a été dévastateur, en particulier à Gaza, où plus de 157 000 Palestiniens ont été tués ou blessés, la plupart étant des femmes et des enfants.
L’attaque a également laissé plus de 11 000 Palestiniens disparus, avec une destruction généralisée et une famine ayant coûté la vie à des dizaines d’enfants et de personnes âgées, faisant de cette situation l’une des pires crises humanitaires au monde.
Parallèlement au massacre à Gaza, les forces d’occupation israéliennes et les colons ont intensifié leurs attaques en Cisjordanie, y compris à Jérusalem, entraînant la mort de 835 Palestiniens et des milliers d’autres blessés.
Des milliers de personnes ont également été détenues, des maisons et des structures démolies, et des points de contrôle militaires ont été installés pour isoler les villes, villages et quartiers. Pendant ce temps, les lois racistes adoptées par la Knesset israélienne ont accru la pression sur les Palestiniens, en particulier en limitant leur liberté de mouvement et d’action, tout en sapant le travail de l’UNRWA.
Bande de Gaza : un impact dévastateur
Depuis le début d’octobre 2023, les forces israéliennes ont lancé une offensive brutale sur Gaza, faisant au moins 46 899 morts palestiniens, dont 17 581 enfants et 12 048 femmes. Plus de 110 725 ont été blessés, et environ 11 000 sont toujours portés disparus sous les décombres ou dans les rues. Cela a entraîné une réduction de la population de Gaza de 6 % d’ici la fin de 2024.
Plus de 85 % des habitants de Gaza – soit plus de 1,93 million de personnes – ont été déplacés à cause de la destruction de leurs maisons, tandis que 100 000 autres ont fui la région. Environ 1,6 million de personnes vivent actuellement dans des abris et des tentes manquant de ressources de base, dans un contexte de destruction sans précédent des infrastructures, plus de 80 % de Gaza étant en ruines.
La fermeture de tous les points de passage de Gaza et le siège en cours ont causé de graves pénuries de nourriture, d’eau, de médicaments et de carburant, entraînant une famine généralisée. Actuellement, 96 % de la population de Gaza fait face à une insécurité alimentaire extrême, plus de 495 000 personnes souffrant d’une insécurité alimentaire catastrophique. Environ 11 000 femmes enceintes, 3 500 enfants et de nombreuses autres personnes risquent de mourir de faim.
L’éducation a également été gravement affectée, avec 788 000 élèves incapables d’aller à l’école pendant deux années consécutives, et 77 écoles détruites, ainsi que 191 autres endommagées. Les institutions d’enseignement supérieur ont aussi été dévastées, avec 51 bâtiments universitaires détruits et 57 partiellement endommagés.
Les hôpitaux, dont 14 sont encore opérationnels, font face à de graves pénuries de fournitures médicales et de personnel, ce qui contribue à la propagation de maladies. Les sites religieux et culturels n’ont pas été épargnés, avec 815 mosquées et plusieurs églises et sites historiques complètement détruits. La destruction de l’économie de Gaza a été sans précédent, le PIB ayant chuté de plus de 82 % d’ici la fin de 2024, entraînant un taux de chômage de 80 %.
Cisjordanie et Jérusalem : escalade des attaques et violences des colons
En Cisjordanie, y compris à Jérusalem, l’agression israélienne a fait 835 morts palestiniens, dont 173 enfants. Les colons et les forces israéliennes ont mené près de 20 000 attaques contre les citoyens palestiniens et leurs biens. Cette violence a également entraîné la destruction de milliers d’oliviers et des dommages à des milliers de maisons.
L’occupation israélienne a confisqué 53 000 dunums de terres palestiniennes et légalisé l’expansion des colonies, construisant des milliers de nouvelles unités résidentielles et avant-postes de colons. Les démolitions de maisons ont augmenté, avec 1 022 maisons et structures agricoles détruites et plus de 1 100 ordres de démolition émis.
La Knesset a également adopté de nombreuses lois pour légitimer et approfondir les politiques d’occupation, notamment des mesures visant les Palestiniens à Jérusalem et dans les zones annexées par Israël.
Prisonniers : l’oppression systématique
Depuis octobre 2023, les autorités israéliennes ont intensifié leur répression contre les prisonniers palestiniens, avec plus de 25 000 Palestiniens détenus, dont 13 000 en Cisjordanie. La détention administrative a été largement utilisée, près de 10 000 Palestiniens ayant été soumis à cette mesure punitive.
Plus de 54 prisonniers sont morts dans les prisons israéliennes en raison des conditions de détention sévères, et 450 femmes et jeunes filles restent incarcérées. Israël a également poursuivi sa politique de rétention des corps des prisonniers décédés.
Effondrement économique et crise humanitaire
Le siège en cours et les saisies israéliennes des recettes fiscales palestiniennes ont aggravé la crise financière de l’Autorité palestinienne. En conséquence, les employés du secteur public n’ont pas été entièrement payés pendant des mois, et les services vitaux tels que la santé et l’éducation sont au bord de l’effondrement.
Le manque de fournitures médicales, avec plus de 120 médicaments indisponibles, et les perturbations continues de l’éducation affectent gravement la qualité de vie des Palestiniens.
L’économie palestinienne dans son ensemble, y compris Gaza et la Cisjordanie, a subi une chute catastrophique, le PIB national ayant diminué de 28 % d’ici la fin de 2024. Le chômage a atteint 51 %, exacerbant les conditions sociales et humanitaires déjà désastreuses.
Législation raciste et attaques contre l’identité palestinienne
La Knesset israélienne a adopté plusieurs lois racistes visant les Palestiniens, notamment des mesures pour limiter les activités de l’UNRWA et empiéter davantage sur les terres palestiniennes. Parmi ces lois figurent celles criminalisant la réunification familiale, qualifiant les Palestiniens de « terroristes » en raison de leurs activités, et rejetant toute notion de souveraineté palestinienne.
Citoyens palestiniens d’Israël (Palestiniens de 1948)
Les Palestiniens au sein d’Israël, ou ceux des territoires de 1948, ont également fait face à une répression accrue durant la période de l’agression à Gaza. Les autorités israéliennes ont mis en place des lois d’urgence pour réprimer les manifestations, prolonger les détentions sans procès et restreindre la liberté d’expression. Ces mesures visent à soumettre davantage la population palestinienne au sein d’Israël et à limiter sa capacité à s’organiser politiquement.
L’agression israélienne continue a plongé la Palestine dans l’une des pires crises humanitaires du monde, avec une dévastation généralisée, des pertes humaines et des souffrances. Malgré l’accord de cessez-le-feu, les effets à long terme de ce génocide se feront sentir pendant des générations, alors que le peuple palestinien continue de subir l’occupation, le déplacement et l’oppression systématique.