La police métropolitaine a convoqué l’ancien leader du Parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, et l’ancien chancelier fantôme, John McDonnell, pour un « entretien » après un rassemblement pro-palestinien dans le centre de Londres samedi, rapporte Anadolu.
La police enquête sur ce qu’elle a qualifié d’« effort coordonné des organisateurs du rassemblement pour enfreindre les conditions imposées à l’événement ».
Jeremy Corbyn, 75 ans, et John McDonnell, 73 ans, qui ont accepté les entretiens, se sont présentés volontairement dans un commissariat de la capitale hier après-midi.
Après avoir quitté le commissariat, les deux députés n’ont pas répondu aux questions des journalistes.
La police a également convoqué trois personnes non identifiées pour fournir un témoignage volontaire dans le cadre d’une « enquête en cours ».
Le rassemblement, organisé par le Palestine Solidarity Campaign (PSC) et ses partenaires de coalition, a rassemblé des milliers de personnes à Whitehall après que la police a bloqué les plans pour une marche depuis Portland Place, près du siège de la BBC.
Les forces de l’ordre avaient imposé des conditions en vertu de la loi sur l’ordre public, limitant la protestation à Whitehall, invoquant des préoccupations concernant une possible « perturbation grave » près d’une synagogue.
La police a affirmé qu’un groupe de manifestants avait franchi une ligne policière pour atteindre Trafalgar Square, où les agents les ont stoppés.
La police métropolitaine a publié une photo sur les réseaux sociaux montrant un groupe, qu’elle accuse d’avoir franchi la ligne policière, retenu dans le coin nord-ouest de Trafalgar Square.
Cependant, Jeremy Corbyn a contesté cette version.
« Ce n’est absolument pas une description précise des événements », a-t-il déclaré dans un post sur X.
Il a expliqué qu’il faisait partie d’une délégation de conférenciers ayant l’intention de déposer des fleurs en mémoire des enfants tués à Gaza, un geste « facilité par la police ».
John McDonnell a confirmé ses propos :
« Nous n’avons pas forcé notre passage. La police nous a permis de passer et, une fois à Trafalgar Square, nous avons déposé nos fleurs et nous sommes dispersés. »
Neuf personnes, dont le frère de Jeremy Corbyn, Piers Corbyn, et Chris Nineham, un chef steward de la marche, ont été inculpées pour infractions à l’ordre public et comparaîtront dans les prochains jours devant le tribunal de Westminster Magistrates.
La police métropolitaine a également confirmé que 24 personnes ont été libérées sous caution, tandis que 48 restent en garde à vue. Trois autres hommes, âgés de 75, 73 et 61 ans, ont accepté d’être interrogés sous avertissement pénal.
La manifestation a coïncidé avec l’annonce d’un cessez-le-feu et d’un accord d’échange de prisonniers entre Israël et le Hamas.
Jeremy Corbyn, qui siège désormais comme député indépendant pour Islington North, est un fervent défenseur des droits des Palestiniens.
John McDonnell, député de Hayes and Harlington, siège également comme indépendant après que le Parti travailliste a suspendu son mandat pour six mois en juillet 2024 pour avoir voté contre le gouvernement sur les règles concernant les allocations familiales.
La manifestation à Londres a attiré des dizaines de milliers de partisans de la Palestine, malgré les restrictions imposées par la police et l’interdiction d’un itinéraire préalablement convenu.
Lors de la protestation, 77 personnes ont été arrêtées.
Le commandant du Met, Adam Slonecki, a déclaré que les forces de sécurité avaient été déployées pour plus de 20 manifestations nationales organisées par le PSC depuis octobre 2023.
Il a souligné que le nombre d’arrestations lors du rassemblement d’hier marquait le « chiffre le plus élevé » enregistré lors de telles manifestations pendant cette période.
