Les vieilles rancœurs vis-à-vis d’un passé finalement pas si lointain sont encore bien vivaces et attendent la moindre occasion pour faire leur apparition. En 2013 nous avions eu droit à un trait d’humour plus que douteux du président de la République François Hollande qui déclarait à propos de Valls alors ministre de l’intérieur qu’il est revenu « sain et sauf » d’Algérie, ajoutant « C’est déjà beaucoup ».
Les propos prononcés devant les membres du CRIF et consorts avaient à l’époque outré le gouvernement algérien.
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Aujourd’hui c’est le Premier ministre français qui a décidé de perpétuer la tradition en publiant sur Twitter une photo de lui en présence du président algérien Bouteflika lors de sa visite en Algérie le 10 avril dernier. Jusque là rien de bien méchant si ce n’est le choix du cliché qui ne peut avoir été mis en ligne que dans un dessein bien précis.
La photo montre un Abdelaziz Bouteflika au regard hagard et la lèvre pendante, une image peu reluisante du chef de l’Etat surtout qu’à ses côtés Valls semble en pleine forme et solide face à la fragilité du président algérien. Peut être s’agit-il d’une vengeance suite au refus des autorités algériennes d’accorder un visa à plusieurs journalistes français?
Quoiqu’il en soit le cliché a été largement commenté par la presse et les réseaux sociaux, émus par l’état de santé du président Bouteflika et même la légende « Echanges économiques, humains et sécurité : la relation franco-algérienne est forte, historique et stratégique » ne suffira pas à calmer la presse algérienne.
Le quotidien El Watan semble découvrir son président à travers le cliché en s’interrogeant: « La visite de Valls a mis fin à un mensonge » et « les Algériens découvrent un président qui n’est pas en mesure de conduire le pays jusqu’à la fin de son mandat en 2019 ».
Pour d’autres médias c’est l’humiliation faite à leur président qui se ressent. Le Matin d’Algérie fustige: « quel est l’Algérien qui accepterait de voir son Président (…) montré au monde entier dans un état de santé aussi lamentable, aussi affaibli, aussi diminué, aussi pitoyable, que celui dans lequel le monde entier l’a découvert à travers ces images et vidéos qui ne cessent de tourner et de “retourner”? ».
Le journal algérien Liberté s’afflige quant à lui du « traumatisme national provoqué par les images pathétiques du président Bouteflika, la lèvre inférieure affaissée, les yeux hagards, la parole difficile ».
Le chef de cabinet d’Abdelaziz Boutefllika, Ahmed Ouyahia a réagi en déclarant, ce tweet est un « acte désobligeant ».
Un raté diplomatique qui devrait avoir des conséquences alors que Manuel Valls est au plus bas dans les sondages.