Hier, une non-musulmane se prénommant Marlène, nous a contacté afin de nous livrer son témoignage.
Elle se dit totalement indignée par la façon dont les politiques, les médias, et tous les islamophobes, se permettent de cracher sur l’Islam. Elle a donc décider de rédiger un texte pour se confier.
« Je suis folle, lettre à la masse.
Parce que je sais que bon nombre de personnes se persuadent que les gens comme moi – indignés et sur le chemin de la pleine conscience – ne sont que des aliénés et parce que je sais aussi que ces mêmes individus sont trop sûrs d’eux pour changer d’avis sur la question, je vous dis : oui, je suis folle et j’adore çà !
Si être folle c’est trouver paradoxale que l’on puisse cracher sur les convictions religieuses et profondes de certains de nos congénères tout en prônant la laïcité, alors oui, je suis folle.
Si être folle c’est trouver incohérent que l’on souhaite interdire le voile ou le burkini au nom de cette même laïcité tout en s’indignant du fait que nos Juifs doivent retirer leur kippa pour mieux se protéger et rester persuadés que l’on est laïque, alors oui, je suis folle.
Si être folle c’est avoir compris qu’il ne fallait pas passer sa vie à se poser la question de sa mort sachant que l’on aura forcément la réponse et le plus tard possible serait le mieux ( tiens, une parole censée ??? 😮 ) et préférer vivre en se posant de vraies questions tout en se disant qu’au moins, sur son lit de mort, on aura perdu moins de temps de vie que le reste du troupeau, alors oui, je suis folle.
Si être folle c’est être le mouton qui, emporté par la foule qui s’élance et qui danse (arf désolée, vraiment j’suis trop tarée ! ^^ ). Je disais, si être folle c’est être le mouton qui, étouffé par le troupeau en panique, a dû lever la tête pour prendre un bon bol d’air et s’est ainsi aperçu que le berger les menait, lui et ses congénères, tout droit à l’abattoir et qui a décidé par instinct de survie de quitter le troupeau pour devenir une brebis galeuse aux yeux de la masse qui ne veut pas comprendre qu’il faut lever la tête et regarder pour sauver sa propre vie, alors oui, je suis folle.
Si être folle c’est croire au changement du Monde qui se profile à nous et avoir conscience que je, tu, il, elle, on, nous, vous, ils, elles, sont les seuls héros potentiels de l’histoire de ma, ta, sa, nos, vos, leurs vies (désolée, petit coup de folie littéraire…), alors oui, je suis folle.
Ma folie est salvatrice : elle me permet de te comprendre – toi, la masse, qui ne lira évidemment pas cette “révoldaction” (pardon, j’ai fourché en pensant en même temps à révélation, révolution et rédaction… je vais peut-être penser à consulter ! 😉 ) – car je suis tellement cinglée que je suis persuadée que chacun a sa réalité, sa perception du monde, son libre arbitre.
Ce que tu perçois comme une déraison, je le perçois comme un état de conscience que tu n’as pas encore eu la chance de posséder : si nous étions dans Matrix, nous n’aurions pas choisi la même pilule toi et moi.
Et parce que tu as choisi de faire l’autruche, tu ne peux ressentir les bienfaits de cet état d’éveil qui me permettent de te pardonner de toute cette haine que tu déverses sur tes frères parce qu’au fond, tu fais ce qui te semble juste, comme le font ces personnes que tu hais.
Puisque je suis un lotus qui bourgeonne, je ne te hais pas, j’ai juste mal à ton cœur, ce qui est moins lourd à supporter que ta haine.
Parce que j’ai mal à ton cœur, je grandis, je mûris, je fleuris et je m’ouvre à toi : ta douleur me fait grandir, pourtant j’aimerais te guérir.
Tu vois en moi une brebis égarée, je suis un mouton rescapé sur mon bon chemin. Sur ce chemin j’ai croisé l’empathie qui m’a présenté la compassion, ainsi je serai là quand à ton tour tu auras besoin de soutien pour défendre ta liberté de croyance, d’expression et de pensée. De la même façon que je suis là aujourd’hui pour tous ces Musulmans à qui tu veux interdire toute liberté de croire en leur Dieu dans ta République et leur impose de la haïr.
Sois enfin maître de ta vie, vis en gardant toujours cette idée en tête : quelque soit le nom de ton Dieu, quand ton heure aura sonnée, tu risqueras d’être jugé sur ton intégrité. Peut-être y aura t-il une vie suivante, qui dépendra de cette vie. Peut-être qu’il faut, pour sauver ton Âme, accepter qu’une personne différente de toi n’est pas forcément un danger mais peut être un pont vers ta plénitude.
Moi, fondue, à la masse, je t’accorde ma folie à toi, fondu dans la masse, dans l’espoir que tu ouvres enfin les yeux sur notre monde, que tu ouvres enfin ton cœur à ton prochain, que tu ouvres enfin cette fleur de lotus qui est en état de germination et ne demande qu’à pousser pour rejoindre la surface de l’eau et s’ouvrir pour ne montrer que le meilleur de ton Être.
Folle ou à part ? Unique, comme tout le monde ! 🙂 »