Les médias l’ont compris, pour créer le buzz et faire grimper l’audimat rien de tel qu’un documentaire sur la prétendue montée de l’intégrisme en France et le tour est joué ! Pourquoi changer les bonnes vieilles recettes ?
Effrayer le public en lui concoctant une scène de fin du monde toute proche vaut autant qu’un bon film d’horreur.
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Bernard de La Villardière fait partie de ces nombreux journalistes qui ont su rebondir sur l’actualité du moment pour en faire leur fonds de commerce. Et en matière de racolage, le journaliste en connaît un bout.
Parti en reportage dans la ville de Sevran en Seine-Saint-Denis, l’objectif semblait on ne peut plus clair, glaner un ou deux petits moments chocs, histoire de titiller la peur du public mais surtout de prouver, et peu importe les moyens, que la France a bien raison de craindre les musulmans.
Une attitude que dénonce avec véhémence le maire de la ville de Sevran, Stéphane Gatignon. Ce dernier a regretté l’interview accordée à l’émission et se dit avoir été « contraint » d’y participer comme il l’a expliqué sur RMC.fr.
En effet, dans son nouveau magazine d’information “Dossier Tabou” diffusé à 21h mercredi sur M6, la pseudo montée de l’Islam radical en France est mise une nouvelle fois à l’honneur et la ville de Sevran n’est pas épargnée par le reportage.
Donc pour étayer ses thèses “complotistes” et islamophobes, de La Villardière a planté ses caméras à Sevran, une ville censée être confrontée à la montée du “salafisme”. Mais le maire de la ville ne compte pas se laisser faire, car selon lui, il a été manipulé par ce « jeu de con » qui consiste à piéger envers et contre tout la personne interviewée.
« Très franchement (…) Bernard de La Villardière, c’est racoleur, on connaît… Mais il y a eu un contexte particulier. Premièrement, c’est vrai qu’il s’est fait chauffer quand il est venu en ville dans un quartier, où une salle de prière (fermée car soupçonnée de faire la promotion de Daesh, NDR) a été fermée et murée.
Ensuite, il y a eu un autre incident avec une de ses équipes lors d’une rencontre inter-religieuse en mai dernier: il y a eu des provocations dans la salle à la fin de la réunion par rapport à leur présence et ce qu’ils faisaient. »
Ce que reproche Stéphane Gatignon aux méthodes peu orthodoxes du journaliste de M6, c’est que forcé de répondre pour éviter les polémiques, finalement « tu réponds (…) et quoi que tu fasses, de toute façon tu l’as dans l’os » s’indigne-t-il.
Si l’entretien entre le maire et le journaliste a duré une heure et demi, il est conscient qu’il n’en restera qu’une minute ou 40 secondes au final. Et si de La Villardière se fait agresser, comme le montre le reportage, c’est après tout ce qu’il espérait afin de créer le buzz, car pour le maire il ne s’agit ni plus ni moins que de provocation.
Même si le maire de Sevran n’a pas encore regardé l’émission, il n’espère rien d’un documentaire qui ne cherche qu’à accentuer la « rupture » dans notre société.