«Et puis je vais vous dire hein, on dit “ils quittent leur pays, ils fuient la guerre”. Heureusement qu’on n’a pas fait pareil, nous, en 39-45 ou en 14 ! On a tous des aïeux qui reposent dans la terre de France qui se sont battus pour la liberté et pour sauver la France.
Alors moi je dis qu’il faudrait aussi que ces personnes, plutôt que de fuir, car ce n’est pas la solution, se battent pour leur pays et qu’on les accompagne dans ce combat ! Il faut leur permettre de rester chez eux !».
Ces propos prononcés par Nadine Morano le 5 août 2015 ont dû en faire ricaner plus d’un.
Si madame Morano s’était replongée dans ses livres d’histoire, elle aurait certainement tourné sept fois sa langue dans sa bouche avant de déblatérer pareilles insanités. Les guerres sont aussi vieilles que le monde et chaque pays a eu droit à son lot de conflits et l’Europe n’a pas été épargnée.
Cette Europe qui joue aujourd’hui les donneuses de leçons à des milliers de migrants arrivés sur son territoire en les traitant comme du bétail, fût elle aussi confrontée à la guerre et à ses horreurs.
Entre 1939 et 1945, plus de 60 millions d’Européens fuient les affres de la guerre pour se réfugier dans des camps en Syrie, Égypte et Palestine. Pourtant personne ne demande à ces migrants Européens de retourner se battre.
Entassés dans des bateaux de fortune, ou dans des trains, des français, des polonais, des belges et des allemands tentent d’échapper à la folie meurtrière allemande. De nombreux clichés, récemment colorisés par Sanna Dullaway à la demande du Time Magazine, immortalisent ces moments et témoignent de ce que beaucoup d’Européens tentent aujourd’hui d’oublier.
La peur se lit sur les visages de ces millions de migrants Européens qui finiront pour la plupart par trouver une main secourable dans des pays qui se retrouvent aujourd’hui à leur tour embourbés dans des guerres interminables. Mais l’Europe a la mémoire courte et oublie que bien avant l’arrivée massive des réfugiés en provenance de Syrie ou d’Irak, elle-même a vécu les mêmes épreuves sans pour autant avoir dû affronter l’hostilité et le racisme des pays d’accueil.
1er mai 1945. À Tangermünde, en Allemagne, des habitants traversent un pont sur l’Elbe, détruit par l’armée allemande, pour échapper aux troupes soviétiques. (Fred Ramage-Keystone, Getty Images / photo colorisée par Sanna Dullaway pour Time Magazine)
10 août 1944. Des réfugiés français, sur leur chemin pour retrouver leurs foyers situés à Saint-Pois, après que les Allemands ont été chassés par les forces américaines. (AP/Photo colorisée par Sanna Dullaway pour Time Magazine)
1940. Un groupe de réfugiés fuyant Paris en prévision de l’invasion allemande. (FPG/Hulton Archive/Getty Images/Photo colorisée par Sanna Dullaway pour Time magazine)
31 mai 1944. Un groupe de passagers du navire portugais Serpa Pinto, qui a été arrêté par un sous-marin allemand et contraint d’être abandonné au large des Bermudes, vient d’arriver à Philadelphie (AP/Photo colorisée par Sanna Dullaway pour Time Magazine)
14 décembre 1945. Les seuls survivants parmi 150 Polonais qui ont marché de Lodz, en Pologne, à Berlin. Blottis sous leurs couvertures, ils attendent sur une voie ferrée dans l’espoir d’être récupérés par un train de l’armée britannique. (Fred Ramage/Keystone/Getty Images/Photo colorisée par Sanna Dullaway pour Time Magazine)
26 septembre 1945. Des Allemands séparés de leur famille pendant la guerre, ici à Lehrter Strasse, camp transitoire de réfugiés situé à Berlin. (Henry Burroughs/AP/Photo colorisée par Sanna Dullaway pour Time Magazine)
Vers 1940. Une famille de réfugiés belges marche vers la France. Derrière eux, d’autres groupes de réfugiés fuient aussi la Belgique occupée. (Three Lions/Getty Images/Photo colorisée par Sanna Dullaway pour Time Magazine)
2 janvier 1945. Dans une rue de La Gleize, en Belgique, un groupe de réfugiés qui attend d’être transporté en dehors de la ville déchirée par la guerre, après le tour de force de l’armée américaine pendant la poussée allemande entre la Belgique et le Luxembourg. (Peter J. Carroll/AP/Photo colorisée par Sanna Dullaway pour Time Magazine)
18 mai 1945. Une foule de réfugiés se tient derrière les barbelés, en attendant de traverser la frontière vers l’État neutre du Lichtenstein. (Getty Images/Photo colorisée par Sanna Dullaway pour Time Magazine)
7 août 1944. À Roncey, en France, un homme tracte la poussette d’une réfugiée, attachée à son vélo par une corde. (Fred Ramage/Keystone/Getty Images/Photo colorisée par Sanna Dullaway pour Time Magazine)
Mars 1945. Un camp de personnes déplacées en Allemagne. (Fred Ramage/Keystone/Getty Images/Photo colorisée par Sanna Dullaway pour Time Magazine)
Entre 1944 et 1945. Des réfugiés en provenance de l’Est du territoire du IIIe Reich allemand. Lieu et date inconnus. (Berliner Verlag/AP/Photo colorisée par Sanna Dullaway pour Time Magazine)
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