« L’enseignement de l’arabe se fera dès le CP ». Elle l’avait promis et l’a fait. La ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem avait balayé d’un geste de la main, la polémique qui avait fait suite à son souhait de proposer l’arabe comme langue étrangère vivante dans les écoles.
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Actuellement deux écoles le proposent, les collèges Gabriel-Havez et Jules-Michelet à Creil et le moins que l’on puisse en dire, c’est que le nouveau cours de langue arabe a du succès, 23 élèves suivent l’option anglais-arabe dans le premier collège et 18 élèves dans le second. Une expérimentation qui permet aux écoliers dès la 6e d’apprendre deux langues vivantes.
« C’était l’opportunité de concevoir un enseignement cohérent », explique Jacky Crépin, directeur de l’académie. « L’idée est de traiter enfin l’arabe comme toute autre langue vivante ».
Une déclaration qui étonnerait presque dans le contexte actuel, où l’Arabe est plutôt perçu pour certains comme un danger voire un nouveau signe de repli communautaire.
« (…) Ne croyez-vous pas que l’introduction des langues communautaires dans les programmes scolaires encouragera le communautarisme qui mine la cohésion nationale ? » avait lancé à la ministre, Annie Genevard, députée Les Républicains.
Mais pour le principal du collège Gabriel-Havez, Pierre Pompier, il n’en est rien. « Beaucoup pensent que la langue arabe est enseignée différemment, alors qu’elle l’est au même titre que l’anglais ou l’allemand ».
Dans son lycée, c’est Emmanuelle Ricard qui dispense la langue arabe en enchaînant les exercices et les dialogues écrits en phonétique qui serviront de base à l’apprentissage. Trois heures par semaine d’arabe littéraire parlé dans 22 pays permettront aux élèves d’être un jour autonome.
« Le contenu des cours vise à donner des compétences lexicales, grammaticales mais aussi culturelles », assure-t-elle. Et « pour l’avenir, cela peut-être un outil de travail et un vrai plus pour ces élèves »; conclu Pierre Pompier.
Les parents sont heureux du dispositif. « J’ai connu l’époque où l’on se cachait presque pour prendre des cours d’arabe alors c’est vraiment une bonne chose », explique Farouk, père d’une collégienne.
Sophie maman d’un élève de 13 ans inscrit au cours de langue Arabe jubile: « Enfin ! »; « C’est positif de clarifier cet enseignement qui ne méritait pas d’être mis de côté. Surtout dans la période actuelle ».
Onze autres écoles primaires de Creil pourront si elles le souhaitent développer prochainement le dispositif bi-langues anglais-arabe.