Dire que les musulmans ont désormais acquis le statut de victimes n’est pas un vain mot. Partout dans le monde, l’Islam et ses adeptes sont décriés, accusés, dénoncés mais surtout attaqués.
La communauté musulmane n’est pas épargnée par la haine xénophobe que ce soit en Europe, en Asie ou aux Etats-Unis.
Les citoyens indiens de confession musulmane n’ont rien à envier à ceux d’Europe ou d’ailleurs, car eux-mêmes vivent un véritable cauchemar dont la cause est leur religion.
Cette histoire qui ne fera pas la Une des médias internationaux a pourtant de quoi inquiéter.
Faysal vivait à Malappuram la quatrième plus grande ville de l’état du Kerala en Inde, père de trois enfants il travaillait à Riyadh comme chauffeur et revenait de temps en temps pour visiter sa famille. Le 19 novembre 2016 alors qu’il s’apprête à partir pour reprendre le travail, il tombe dans une embuscade. Il est assassiné pour s’être converti à l’Islam.
Selon la version officielle, l’agression a été menée par des militants du RSS (Rashtriya Swayamsevak Sangh – Organisation patriotique nationale), des ultranationalistes hindous de droite voulant inculquer aux 800 millions d’hindous (83% de la population) un sentiment de supériorité sur les minorités chrétiennes, bouddhistes mais surtout musulmane, leur ennemi juré.
Un an avant son meurtre Faysal 32 ans (qui s’appelait alors Anil Kumar) était un fervent hindou mais un jour il décide avec sa femme et ses enfants d’embrasser l’Islam.
« Faysal, sa femme et leurs trois enfants se sont reconvertis à l’Islam par leur propre volonté. Ils n’ont jamais fait de mal à personne en le faisant. Pourtant, il a été tué … brutalement », explique sa mère Meenakshi 56 ans devenue Jameela.
Dans le but de se révolter de la mort de son fils, Jameela décide aussi de se reconvertir. Passées la rancœur et la haine, Jameela adopte finalement sa nouvelle religion avec ferveur, aujourd’hui elle vient d’accomplir ses cinq prières rituelles apprises avec l’aide de ses trois petits-enfants.
« C’est ma façon d’obtenir ma vengeance de ses tueurs. Moi aussi, je me suis reconverti à l’Islam en exerçant mon propre libre arbitre. Je vais maintenant passer le reste de ma vie avec la femme et les enfants de mon fils », avoue Jameela.
« Je n’ai pas peur de choisir l’Islam pour religion, même après que mon fils ait été tué », a-t-elle ajouté à The New Minutes.
« Bien que Faysal et sa famille avait l’habitude de faire “niskaaram” (prières musulmanes) à la maison, cela ne nous a jamais dérangés. Je n’ai trouvé aucune raison de m’immiscer dans leur vie. Je demande maintenant à ses enfants de m’instruire dans leurs voies religieuses. Quand ils prient, je l’observe et je fais de même. J’ai commencé à me couvrir la tête », a-t-elle conclu.
Selon la police locale, 11 membres du RSS serait impliqués dans la mort de Faysal dont son beau-frère qui l’avait menacé lors de sa reconversion. Ils ont tous été arrêtés à l’exception du leader Madathil Narayanan, toujours en fuite, qui serait le commanditaire du meurtre de Faysal.
Il est aussi accusé d’un autre meurtre perpétré en 1998, un prêtre qui aurait aidé plusieurs personnes à se reconvertir à l’Islam.
Le 30 janvier 1948, un ancien membre du RSS, Nathuram Godse, assassine froidement le Mahatma Gandhi, « en raison de sa sympathie à l’égard des fils d’Allah ».