Pour Dupond-Moretti, l’avocat de Théo: dire qu’il n’y a pas eu viol et prétendre le contraire «est une plaisanterie»

Comme souvent dans les affaires mettant en cause des policiers, la justice va requalifier les faits dans le but évident d’alléger les charges qui pèsent contre eux.
Dans le cas de l’affaire Théo, la première conclusion de l’Inspection générale de la police (IGPN) transmise au Parquet est qu’il n’y a pas eu viol, que le geste du policier est involontaire et « non intentionnel », il s’agirait d’un simple « accident ».

« Cette blessure relève d’un accident, c’est-à-dire qu’elle résulte, d’après les enquêteurs de l’IGPN, d’un coup de matraque porté dans le dos sans intention de causer une blessure à l’anus », rapporte BFMTV.
La thèse du procureur n’a cependant pas été retenue par le juge d’instruction.
Le jeune homme de 22 ans est toujours hospitalisé une semaine après son arrestation. Il a subi une intervention chirurgicale au niveau de la zone rectale suite aux graves blessures occasionnées lors du viol présumé, le colon est touché et il porte désormais une poche.

Malgré la gravité des faits et les constatations médico-légales, le procureur préfère évoquer une « intromission de matraque » sans connotation sexuelle, une notion inventée de toute pièce déclare l’avocat de Théo, Maître Eric Dupond-Moretti invité à l’émission «C à vous».
L’avocat déclare que depuis qu’il travaille « dans le musée des horreurs » il n’a jamais assisté à un procès où le violeur est condamné pour des faits de “violences”.
Une nouvelle requalification qui inquiète M. Moretti: « Si la requalification arrive, alors pour tous ceux qui ont pénétré des victimes, il leur suffira de dire qu’il n’y avait pas d’intentionnalité sexuelle pour échapper à la cour d’assises », a-t-il déploré.
Mais pour l’avocat prétendre qu’il n’y a pas eu viol et dire le contraire « est une plaisanterie ».

L’auteur présumé des coups a été mis en examen pour viol et ses trois collègues pour violences volontaires en réunion. Ils sont suspendus de leur fonction en attendant leur procès.

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