Quand les autorités se mêlent des actes de solidarité, cela donne un triste constat de l’état de la France.
À Paris, un collectif d’aide aux réfugiés œuvrant près de la Porte de la Chapelle, s’est vu refusé l’accès à de nombreux sites pour effectuer leurs tournés de distribution de nourritures.

Le 10 novembre dernier, la mairie du XXe arrondissement avait accepté l’ouverture d’un centre où le “Collectif migrants Wilson” s’est installé depuis l’automne dernier.
Malheureusement, les locaux ne pouvant accueillir plus de 400 personnes, l’association a décidé d’offrir la nourriture directement dans les rues, pour palier la précarité spatiale qui empêche l’accueil de l’ensemble des personnes sans domicile fixe.
C’était sans compter l’intervention de la police qui s’acharne à déposer des amendes sur les véhicules de l’association.

« 8h30 ce matin, alors qu’on va voir les policiers pour signaler notre présence, ils nous interdisent de distribuer. Ni devant le centre. Ni devant la déchetterie. Ni de l’autre côté du carrefour. Nulle part. Et pour faire bonne mesure, ils nous mettent deux amendes au moment où on part (5ème amende pour notre petit collectif) ».
Les bénévoles affirment avoir vu un « document émanant de la préfecture, et qui détaillait toutes les localisations qui nous étaient interdites ».
De son côté, la préfecture conteste toute interdiction de distribution de nourriture. Elle a d’ailleurs déclaré au journal 20 minutes: « Il n’y a eu aucun arrêté pris par la préfecture de police au sujet de la distribution de nourriture. En revanche, nous demandons aux associations de se décaler pour éviter les troubles à l’ordre public ».

Cependant, le collectif a reçu cinq amendes de 135 euros chacune pour sanctionner un stationnement gênant. Julien l’un des responsables du collectif regrette cet acharnement qui leur coûte une somme importante de leur petit budget et démoralise l’ensemble du groupe de bénévoles: « Ça attaque complètement le moral. On est sur des dons de 5-10 euros, ça peut représenter trois litres de lait ou un cake… Là, on est en train de grever notre cagnotte de solidarité à payer des amendes ».

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