Le 8 mars est déclaré journée internationale de la femme, un jour spécial dédié exclusivement aux femmes. C’est aussi l’occasion de dresser le bilan de l’évolution des mentalités et d’appeler aux changements dans une société où la femme trouve de plus en plus sa place.
Un jour qui célèbre certes la femme mais qui fleure bon l’hypocrisie occidentale, bien qu’adulée la femme sera et restera tout de même considérée selon sa couleur de peau ou sa religion.
La condition de la femme musulmane n’est pas enviable, traitée en paria par l’occident à cause de son voile ou de ses croyances religieuses, elle est accusée d’être un être soumis aux diktats masculins ou dénuée d’intérêt à cause de sa retenue.
Le quotidien des européennes de confession musulmane est un combat de chaque instant, il leur permet de s’imposer dans une société d’où elles sont de plus en plus exclues contrairement au Canada ou elles ont un peu plus le droit à la parole.
Le terrible attentat qui a coûté la vie à six fidèles de la mosquée du centre culturel islamique de Québec par un extrémiste de droite est toujours aussi vivace dans les mémoires. Le Canada ne souhaite pas que cette tragédie sombre dans l’oubli et à l’occasion de ce jour spécial du 8 mars, c’est une musulmane qui est mise à l’honneur.
Srosh Hassana est une citoyenne canadienne de confession musulmane, elle a été invitée à prendre la parole dans la Chambre des Communes face à 338 femmes et aux nombreux parlementaires réunis pour cette journée exceptionnelle.
Dans un discours émouvant, Srosh Hassana a dénoncé la haine et la violence qui se sont propagées à travers le monde et pris tout le monde de court.
« En tant que femme musulmane de couleur et en ces temps où la stigmatisation frappe durement et massivement, je crains d’être fichée, ostracisée, et pire encore tuée dans un pays que je considère être le mien », a-t-elle déclaré faisant allusion au décret de Trump mais aussi à la montée en puissance de l’islamophobie dans le pays.
« L’islamophobie est un mot lourd de sens qui a une forte résonance dans l’actuelle rhétorique politicienne. Mais il est encore plus lourd à entendre pour celles et ceux qui en sont la cible », a-t-elle dit sans omettre toutefois de s’en prendre à ceux qui prétendent tuer au nom d’une idéologie.
« Face aux terribles exactions commises par un groupe de personnes qui ne me représentent pas, la honte que j’éprouve me pousse au silence tout en étant sommée, par l’extérieur, de présenter des excuses en leur nom ».
« Il nous incombe à nous tous de dénoncer l’islamophobie croissante et les préjugés », a-t-elle clamé, puis de rappeler: « Que nous ayons apporté notre contribution au Canada depuis des générations, ou que nous soyons de nouveaux immigrés ou réfugiés en quête de nouvelles opportunités, nous sommes tous Canadiens ».
« Ceci est mon Canada et il n’y a pas de place pour la haine ici », a-t-elle conclu les larmes aux yeux. Un discours empreint de dignité et de sagesse qui a touché l’assistance qui l’a longuement applaudie.