L’affaire n’a pas fait la Une des journaux car la victime est musulmane, un sujet assurément moins vendeur et qui ne présente aucun intérêt aux yeux des médias.
Une musulmane voilée de 39 ans attendait patiemment sa fille et son mari dans le centre commercial Bridges de Sunderland en Angleterre, lorsqu’un énergumène est arrivé en courant pour lui arracher son niqab. La violence est telle que la mère de famille est blessée lors de l’attaque islamophobe, car à n’en pas douter c’est bien de cela qu’il s’agit.
Le raciste a signé son méfait en hurlant de rage: « Tiens, prends ça… Tu es dans notre pays maintenant stupide musulmane ! ».
Mais cette fois l’islamophobe a eu moins de chance que les lâches qui s’attaquent aux musulmans et qui s’en tirent habituellement sans grand dommage.
Celui-là a été appréhendé et déféré devant le juge mais pourtant il risque fort de s’en sortir libre comme l’air. En apprenant qu’il était atteint d’un cancer de la bouche, celle par laquelle il a proféré tant d’injures racistes, la victime en a appelé à la clémence du juge.
« Je ne savais pas que l’homme avait un cancer, je ne veux pas qu’il aille en prison. J’aimerais que le juge en tienne compte lorsqu’il le condamne »; s’est-elle appesantie sur son sort, ajoutant :
« Il a fait une mauvaise chose sous l’état de la colère, je ne sais pas pourquoi il a choisi de faire ce qu’il m’a fait, ça m’a fait mal et m’a fait peur, mais je ne cherche pas une quelconque revanche pour ça. Je ne veux pas qu’il souffre, je voudrais qu’il soit libre de vivre le reste de sa vie dans la paix et la tolérance, pas dans la colère et l’amertume. »
Plutôt que de ruminer sur les raisons qui ont poussé l’homme à agir avec tant de violence, la victime a souhaité pardonner et promouvoir le «vivre-ensemble» sans haine ni rancœur.
La mère de famille donne une bonne leçon de vie à tous ceux qui sont animés par une soif de vengeance. Elle espère par son indulgence ramener l’homme à la raison pour le temps qui lui reste à vivre.
Elle a gardé des séquelles de cette tragique journée, aujourd’hui elle n’ose plus sortir de chez elle.
« Je ne me sens plus en sécurité quand je sors. Parfois, je demande à mon mari de marcher devant moi parce que je suis tellement inquiète que ça se reproduise et je sens que j’ai besoin de lui pour me protéger », a-t-elle avoué.
Et pourtant cela ne l’a pas empêché de pardonner à son agresseur.
« Je veux montrer de l’amour et ne pas être rancunière, je veux être le genre de personne qui fait la différence dans ce monde ».