Comme après chaque attentat perpétré par un fou, la communauté musulmane est pointée du doigt, qu’il s’agisse de la France, de la Belgique ou dernièrement du Royaume-Uni, les attaques islamophobes se multiplient, sorte de baume censé soulager les plaies.
L’attaque survenue le 22 mars à Londres, un an jour pour jour après celui de Bruxelles, a bien sûr choqué partout dans le monde, la population se rend de plus en plus compte que nul n’est à l’abri où qu’il soit.
Mais comme à l’habitude, les médias vont créer la polémique au lieu d’unir les citoyens frappés dans ce qu’ils ont de plus cher. The Independant a publié plusieurs photos de l’attentat, mais une seule a retenu l’attention de tous, celle d’une femme voilée qui déambule un téléphone collé à l’oreille au milieu de citoyens blessés pendant que d’autres tentent de les secourir.
Très vite, les commentaires islamophobes ont fusé et cette jeune femme s’est transformée en une fraction de seconde en monstre totalement dénuée de compassion vis-à-vis des victimes. Bien sûr avec tout ce que cela sous-entend.
Il est utile de rappeler que les citoyens musulmans, au même titre que n’importe quel autre citoyen, dénoncent toute forme de violence dont on l’oublie trop souvent ils sont tout aussi exposés.
Dans le but de le rappeler mais surtout de l’imposer aux islamophobes, plusieurs dizaines de femmes musulmanes se sont réunies dimanche à Londres sur le pont de Westminster, le lieu du drame, pour acclamer haut et fort leur soutien indéfectible aux victimes de l’attentat. Une longue chaîne humaine s’est formée en hommage aux victimes fauchées par Khalid Masood à bord de son véhicule.
A 16 heures précise, des citoyennes musulmanes drapées de leur voile se tenant main dans la main se sont inclinées dignement à la mémoire des disparus. Un geste symbolique qui les unies contre la haine et le terrorisme qui frappe aveuglément sans se préoccuper de la couleur et de la religion de ses victimes.
Habillées de bleu aux couleurs de l’Europe, elles ont été rejointes par d’autres citoyennes non musulmanes qui tenaient à partager ce moment fort à leurs côtés.
« Quand une attaque a lieu a Londres, c’est une attaque contre moi », a déclaré Sarah Waseem, 57 ans, avant d’ajouter: « Contre nous tous. L’islam condamne toute sorte de violence. »
Une autre sœur, Afriha Khan a confié avec émotion: « Le sentiment de ce qui s’est passé ici mercredi est très fort. Nous avons pensé à tous les gens ordinaires qui étaient là et ont été fauchés, debout comme nous, c’était très émouvant ».