Nous l’avions annoncé il y a de cela quelques jours; une mosquée en Polynésie française a vu le jour pour la première fois de son histoire.
C’est Hisham El Berkani, un imam de 23 ans (originaire de Seine-Saint-Denis) qui est venu pour guider les prières.
Après de multiples démarches administratives, il réussit à faire enregistrer « le centre islamique de Tahiti » en toute légalité grâce à la loi de 1901.
Hisham El Barkani qui a qualifié cette ouverture d’historique a estimé le nombre de fidèles entre 300 et 500. « Je pense qu’il y en a plus. Jusqu’à présent il n’y avait aucun lieu de rassemblement, chacun pratiquait de son côté. Ce lieu de culte nous permettra de tous les rassembler et d’avoir une estimation plus précise »; a-t-il précisé.
Peu de temps après l’ouverture du 15 octobre (jour de l’Aïd el Adha), la municipalité de Papeete émet subitement une interdiction de recevoir du public au sein de la mosquée. L’imam se voit en effet informé par le maire adjoint chargé des affaires d’urbanisme de la ville, Charles Fong Loy, que le centre islamique n’a déposé aucune demande administrative quant à une éventuelle autorisation et demande du futur imam de « fournir au plus vite un dossier complet de sécurité en conformité avec les dispositions réglementaires et demander une visite de ses locaux par la commission de sécurité ».
Le gouvernement polynésien avait pourtant déclaré la veille via un communiqué que « l’ouverture de ce lieu de prière s’est faite dans les règles sous le couvert de la loi sur les associations, et il n’est pas nécessaire d’obtenir une autorisation particulière pour ce faire ».
Vendredi dernier, la mosquée a du fermer ses portes, faisant la joie de beaucoup de locaux qui avaient témoigné leur hostilité à l’encontre de la mosquée. Certains avaient même menacé de mort le jeune Hisham selon son avocat.
De nombreux internautes s’en sont même donner à cœur joie sur les réseau sociaux: « Je suis d’accord pour la liberté de religion, mais certainement pas celle de l’islam ! » Un autre internaute a même dit concernant l’imam: « Sa barbe [celle de l’imam] ne va pas faire long feu ici ! » Par ailleurs, de nombreuses pétitions et appels à la manifestation ont été lancés pour, selon les habitants, contrer l’arrivée du « terrorisme ».
Le président Gaston Flosse, a tenté dans un communiqué, à faire bonne figure en rappelant que « la République garantit la liberté du culte et la liberté de conscience sur tout le territoire national. Ce principe essentiel de nos libertés fondamentales est inscrit dans la Constitution française, et est naturellement valable en Polynésie française. Dans notre pays cohabitent parfaitement de nombreux cultes. Bien que terre traditionnellement chrétienne, la Polynésie est aussi une terre accueillante, et il ne faut pas tomber dans l’islamophobie » et que « l’Islam est une grande religion monothéiste ».