Une photo de Djamel Bensmaïl pointant son index vers le haut et prononçant l’attestation de foi avant d’être jeté à tort à la foule et de mourir lynché et brûlé par des centaines de personnes.
Selon de nombreux témoignages, les assassins du jeune artiste seraient des sympathisants du Mouvement Anti-Islam (MAK) à l’initiative de ce lynchage barbare.
Il a tué dans le fourgon de la police avant d’être brulé, le tueur:https://t.co/hPMBkKN82H
— E-ivki (@Eivki) August 14, 2021
« Les Renseignements généraux (RG) relevant de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), à savoir la Police algérienne, ont joué un rôle troublant dans le meurtre cruel et barbare du jeune bénévole Djamel Bensmaïl à Larbaâ Nath Irathen dans la wilaya de Tizi-Ouzou en Kabylie, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations.
Nous avons pu confirmer effectivement auprès de plusieurs sources sécuritaires et policières que ce sont des éléments des RG relevant de la sureté urbaine de Larbaâ Nath Irathen qui ont procédé le mercredi 11 août dernier à l’arrestation de Djamel Bensmail pour des raisons qui n’ont strictement aucun lien avec les « origines criminelles » des incendies de forêt en Kabylie, a-t-on pu confirmer au cours de nos investigations. Des éléments des RG surveillaient depuis le mardi 10 août les déplacements et les mouvements de Djamel Bensmail en Kabylie. Les éléments des RG s’intéressaient à ce jeune homme de 35 ans en raison de son activisme en faveur du Hirak. Il était dans le collimateur des RG et services de sécurité depuis de longs mois à l’image de plusieurs centaines de militants actifs du Hirak soupçonnés par les autorités algériennes d’appartenir à des « organisations politiques » classées comme « terroristes » depuis le 18 mai 2021.
Les RG ont appréhendé ainsi Djamel Bensmaïl au début de l’après-midi le mercredi 11 août dernier pour l’interroger sur les « véritables motivations » de son déplacement en Kabylie et les dessous de ses actions de bienfaisance. Les enquêteurs des RG soupçonnaient Djamel Bensmaïl de tenter d’exploiter un drame national comme celui des feux de forêt ravageant la Kabylie pour insuffler des idées contestataires et rallumer ainsi la flamme du Hirak, affirme un journal local.
En aucun cas, Djamel Bensmaïl a été arrêté pour sa supposée participation à des incendies criminels. Malheureusement, les agents des RG à l’origine de son arrestation ont procédé à une manipulation ordurière qui va conduire à une tragédie innommable. En effet, nous avons pu confirmer auprès de plusieurs sources policières concordantes que les éléments des RG ont manqué cruellement de discrétion lorsqu’ils ont intervenu pour interpeller Djamel Bensmaïl. Des témoins oculaires ont assisté à l’arrestation musclée. Or, pour passer sous silence leurs intentions politiques, les RG ont fait croire à des habitants de Larbaâ Nath Irathen que Djamel Bensmail est un « pyromane » impliqué dans le déclenchement des incendies criminels qui ont provoqué les pires feux de forêt dans l’histoire contemporaine de l’Algérie en général et de la Kabylie en particulier.
Cette information totalement infondée devient très vite une rumeur massivement partagée et elle s’était répandue comme une traînée de poudre provoquant ainsi un affolement général et le rassemblement d’une énorme foule enragée et enfiévrée de colère. La suite des évènements a dépassé toutes les limites de l’entendement. Inconscient de la gravité de leur manipulation, les éléments des RG décident de se fondre dans la masse et remettent Djamel Bensmail à des policiers en tenue pour le transférer vers le commissariat central de Larbaâ Nath Irathen. Mais la rumeur a fait déjà trop de dégâts et une immense foule s’était constituée pour réclamer un châtiment exemplaire et demander vengeance.
La situation s’était totalement envenimée en échappant au contrôle des policiers pris d’assaut par une foule déchaînée et assoiffée de vengeance. A ce moment-là, les policiers ont été « instruits » de conserver leur intégrité physique et de céder à la colère de la foule pour éviter des affrontements violents entre les forces de sécurité et les habitants sinistrés de Larbaâ Nath Irathen. Et c’est ensuite dans ces conditions troublantes que l’infortuné Djamel Bensmaïl a été lynché et brulé enfin vif. Les images ont circulé massivement sur les réseaux sociaux et toute l’Algérie se retrouve en dernier lieu horrifiée par tant de barbarie, de monstruosité et de terreur, » concluent des sources locales.