Lassana Bathily, un musulman malien, employé au sein de l’épicerie Hyper Casher à Porte de Vincennes est devenu un symbole d’héroïsme après avoir caché six otages et réussi à s’échapper.
Faisant actuellement le tour des médias, il ne cesse de raconter la même histoire, celle qui relate son acte exemplaire et héroïque lors de la prise d’otage à Porte de Vincennes.
« Lorsque l’autre est rentré dans le magasin, des gens sont descendus en courant au sous-sol disant qu’il y avait un fou armé. Je me suis dit que la seule issue était de nous cacher dans le congélateur, alors je l’ai éteint et ai fait rentrer tout le monde »; raconte-t-il.
Lassana explique qu’il a essayé de convaincre les otages avec lui de sortir.
« Beaucoup avaient la frousse, alors moi j’ai pris le risque de sortir, car je connaissais les issues de secours, et j’ai réussi à prendre un monte-charge pour sortir… mais si l’autre m’avait vu, j’étais mort »; a-t-il déclaré.
Originaire du village de Samba Dramané, dans la province de Kayes au Mali, Lassana explique que tout n’a pas été facile pour lui.
« Je suis arrivé à 16 ans en France, en 2006, pour rejoindre mon père. Ma mère n’a jamais pu nous rejoindre, elle est actuellement toujours au Mali »; explique t-il à France 24.
Suite à de nombreux cours de remise à niveau, il a du attendre 4 ans avant d’obtenir des papiers.
« Ça a été très dur, en terme de travail, et même pour s’insérer dans la société française. »
C’est notamment grâce à un foyer de travailleurs migrants situé dans le 17ème arrondissement de Paris qu’il parvient à s’en sortir.
« On était plusieurs Maliens, raconte Dramane Kouyaté, son ami, on s’entraidait comme une même famille, ceux qui pouvaient apportaient un peu d’argent, et on arrivait à survivre comme ça. »
Il obtiendra finalement ses papiers en 2011. « J’ai trouvé du travail un mois après dans la restauration, raconte-t il, puis après ce premier contrat, on m’a embauché dans cette épicerie casher où je travaille depuis bientôt quatre ans. »
Dépassé par les événements, Lassana a confié avoir déjà fait une demande de nationalité française avant les événements tragiques de la Porte de Vincennes.
« C’est en cours, je ne sais pas si ça va marcher… franchement, je ne compte pas sur ce qu’il s’est passé pour que ça change quelque chose. Si je l’obtiens, ça sera un plaisir »; explique-t-il.