Henk Zanoli, un Néerlandais de 91 ans, avait reçu une médaille de la part du musée de l’Holocauste à Jérusalem, Yad Vashem, pour avoir caché et protégé un enfant juif dont les parents ont été exterminés dans les camps de concentration entre 1943 et 1945, rapporte le quotidien israélien Haaretz.
Seulement voilà, cet homme considéré comme « Juste parmi les Nations », a décidé de rendre sa médaille à l’ambassade d’Israël, prétextant que six de ses proches ont trouvé la mort sous les bombardements de l’armée israélienne: « C’est avec une grande tristesse que je rends ici la médaille reçue de la part de l’Etat israélien en l’honneur des efforts et risques pris par ma mère et sa famille pour sauver la vie d’un garçon juif durant l’Occupation allemande des Pays-Bas », écrit-il dans une lettre datée du 11 août et adressée à l’ambassadeur israélien, Haim Davon.
Henk Zanoli, avocat de formation, a donc perdu plusieurs membres de la famille du mari de sa nièce, Angélique Eijpe, une diplomate néerlandaise mariée à Ismaël Ziadah, un économiste Gazaoui. « L’appartement de la famille, dans le camp de réfugiés de Bureij à Gaza, a été bombardé le 20 juillet par un F-16 israélien », a-t-il précisé.
Ci-dessous Henk Zanoli (2ème à droite sur la photo) avec sa famille en 1942:
Les meurtres, cet homme connaît. Dans sa longue lettre, il y décrit le lourd tribut payé par sa famille durant la Seconde Guerre mondiale. Son père est décédé dans le camp de Mauthausen, tandis que l’époux de sa sœur a été lui- même exécuté et l’épouse de son frère, une Juive, a également été déportée.
L’histoire se répète pour lui, malheureusement : « A la lumière de ces faits, il est particulièrement choquant et tragique qu’aujourd’hui, quatre générations plus tard, notre famille soit confrontée au meurtre de nos proches à Gaza, un meurtre commis par l’Etat d’Israël », a-t-il soutenu avec beaucoup d’émotion.
Il poursuit, le cœur serré : « Garder cet honneur décerné par l’Etat d’Israël serait une insulte à la mémoire de ma courageuse mère (…), et une insulte à ceux de ma famille qui, quatre générations après, ont perdu pas moins de six proches à Gaza ».
