Après les bombardements de nombreuses écoles, lieux de cultes, maisons et hôpitaux par l’armée la plus immorale au monde, la construction de la bande de Gaza nécessitera un temps monstre et des milliards de dollars « car plus de 350 édifices à vocation industrielle ont été détruits », dont une cinquantaine d’usines, explique Mahr al-Tabaa, président de la Chambre de Commerce à Gaza.
Selon des données rapportées par l’ONU, plus de 11.000 maisons ont été saccagées, soit près de deux fois plus que lors de l’opération «Plomb durci» en 2007-2008. A l’époque, la communauté internationale avait promis près 4,5 milliards de dollars de dommages pour la reconstruction de Gaza.
Pour tout reconstruire, il faut donc une trêve entre les deux parties, et beaucoup de ciment. Mais c’est là que le problème se pose : la bande de Gaza en manque cruellement en raison de la construction d’un blocus israélien en 2007 sur l’importation de certains matériaux de construction.
Chris Gunness, porte-parole du bureau de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a dit à ce sujet : « Les sept dernières années ont montré que reconstruction et blocus sont inconciliables… le blocus doit cesser; »
Depuis le début de l’opération israélienne «bordure protectrice» la bande de Gaza a été ravagée par deux conflits qui ont tous deux exigé des efforts de reconstruction.
« Au taux actuel où les matériaux sont autorisés à entrer à Gaza, cela prendrait 100 ans pour reconstruire », explique Sari Bashi, co-fondatrice de l’organisation Gisha qui étudie les conséquences du blocus sur la population palestinienne.
Elle ajoute : « En interdisant ces matériaux de construction, Israël n’a pas empêché le Hamas de creuser ses tunnels, mais a plutôt tué l’économie locale, créé une importante pénurie de logements et d’infrastructures humanitaires ».
Des responsables israéliens ont même reconnu l’importance de reconstruire Gaza, sans toutefois mentionner une éventuelle décision de lever le blocus exigé par le Hamas.
« Il n’y aura pas d’accord sans la levée du blocus, sans l’entrée du ciment à Gaza », affirme Daifallah al-Akhras, un haut responsable palestinien. Il s’interroge : « Comment voulez-vous que l’on reconstruise sans ciment ? »