Les esprits du 7 et 8 janvier déracinaient jusqu’à présent les fondements ô combien sacrés de notre cher république française, reconnue pour sa laïcité jonglant sur le deux poids – deux mesures.
N’en déplaise à certains, ces événements ont pas mal chamboulé les petites consciences, au point de provoquer un véritable déclic chez certaines personnes favorablement sensées.
Les libraires vous le diront mieux que nous : on dénote une explosion des ventes d’ouvrages consacrés à l’Islam. « Les premiers jours qui ont suivi les attentats des 7 et 9 janvier, c’est le Traité sur la tolérance de Voltaire, brandi par certains lors des manifestations républicaines, qui s’est arraché. Puis la demande s’est portée vers des ouvrages plus pédagogiques », relate Sylvain, responsable du rayon sciences humaines à la librairie Mollat.
La lecture du Coran ne figurant pas parmi les tâches les plus aisées, les ventes de certains livres destinés à ceux débutant leur étude de l’Islam vont aussi bon train. Parmi eux, L’Islam pour les nuls de Malcolm Clark et Malek Chebel (First, 2008), L’Islam expliqué aux enfants (et à leurs parents) de Tahar Ben Jelloun (Seuil, 2013) ou encore Le Coran expliqué aux jeunes de Rachid Benzine (Seuil, 2013) se vendent comme des petits pains. « Certains veulent commencer par la lecture du Coran, mais nous leur expliquons que – comme pour la Bible – cela n’a rien d’évident », poursuit Sylvain.
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Conscients toutefois de l’inquiétude qui s’exprime en partie dans cette quête du savoir, et face à une actualité souvent insoutenable, les libraires se doivent de guider les lecteurs ainsi qu’effectuer certains choix quant aux ouvrages qu’ils désirent mettre en avant.
À l’Institut du monde arabe par exemple, la librairie a choisi de ne pas vendre le dernier livre de Houellebecq intitulé Soumission bien qu’en tête des ventes dans le courant du mois de janvier. « Nous avons aussi une demande pour des livres sur l’actualité, que ce soit sur le djihad ou sur l’islamophobie. Nous évitons ceux qui jouent sur la peur ou le sensationnalisme », explique le responsable du rayon sciences humaines chez Mollat.
Sur la table d’exposition de La Procure à Paris figurent en particulier des ouvrages « valorisant le dialogue » islamo-chrétien.
Certains essais plus critiques, présentant parfois l’Islam « comme une hérésie chrétienne » et qui se sont eux aussi « très bien vendus » depuis les attentats, sont disponibles, mais en rayon.