Un algérien âgé de 51 ans qui devait être expulsé vers son pays d’origine est mort jeudi soir suite à une crise cardiaque au cours de son transfert vers l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Une enquête judiciaire a été ouverte pour «homicide involontaire».
« Les premiers résultats de l’autopsie pratiquée ce jour sur le corps, dans le cadre de l’enquête en recherches des causes de la mort (…), conduisent le procureur de la République à ouvrir ce jour une information judiciaire du chef d’homicide involontaire contre X », a déclaré le parquet dans un communiqué.
Selon une source policière, l’Algérien « a fait un malaise en arrivant à l’aéroport de Roissy ». Les policiers « se sont aperçus qu’il était en train de faire un malaise dans le fourgon, et malgré les secours prodigués, il est décédé d’une crise cardiaque ».
D’après les mêmes sources, le voyage se serait déroulé sans incident. Néanmoins, l’avocat de la victime, Me Sohil Boudjellal, assure lui tout le contraire : selon lui, le contexte de cette expulsion était « extrêmement tendu ». Il affirme: « Il ne voulait pas se faire expulser, car toutes les voies de recours n’avaient pas été épuisées ». « Le chef d’escorte, que j’ai eu au téléphone le jeudi soir, n’a rien voulu entendre et voulait quoi qu’il arrive procéder à l’expulsion. Il a été pris par la force. Il a probablement dû se débattre » a t-il ajouté.
Depuis 2000, l’homme faisait l’objet de plusieurs condamnations, en France notamment, dont des cas des vols et escroqueries. Il était incarcéré lorsque la décision de l’expulser a été prise.
Une enquête confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices) est donc en cours depuis jeudi soir. « Cette enquête, conduite sous l’autorité du parquet, permettra d’établir très précisément les causes de la mort de cet homme », a expliqué Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l’Intérieur.
« Les missions d’éloignement sont des missions humainement toujours compliquées. Les policiers font très souvent face à des situations particulièrement tendues. Ils doivent gérer la détresse et la colère d’individus qui peuvent se montrer extrêmement violents », a-t-il également ajouté.