Chaque jour nous livre son lot d’histoires insolites qui reflète une réalité aussi amère que sordide.
Le calvaire des migrants nous parvient via des images diffusées sur les réseaux sociaux ou les journaux télévisés. Des corps sans vie qui ne représentent plus que des chiffres égrenés à longueur de journée et dont on finit par s’accommoder.
Mais loin d’abandonner l’idée de toucher du doigt l’eldorado tant convoité, ils continuent à tenter le tout pour le tout.
La frontière entre le Maroc et l’Espagne est très souvent le théâtre de situations risibles mais surtout dramatiques.
Le regroupement familial est devenu un luxe pour ceux qui résident en Europe et nombre de familles vivent séparées les unes des autres par manque de moyen. Elles sont impuissantes face à la machine administrative et judiciaire qui multiplie les mesures empêchant l’afflux de nouveaux migrants.
Ali Ouattara est un Ivoirien de 45 ans vivant à Bilbao en Espagne mais sa joie est gâchée par l’absence de son fils de dix ans qui vit loin de lui. Avec 1.300 euros de salaire mensuel, l’administration espagnole a estimé que ce n’était pas suffisant pour faire vivre la famille et sa demande concernant son fils a été rejetée.
Refusant la fatalité, il a payé 5.000 euros à une Marocaine pour passer la douane en compagnie de son jeune fils. Pour tromper la vigilance des douaniers, la passeuse a enfermé le jeune garçon dans l’une de ses valises.
Les douaniers habitués à l’imagination débordante des passeurs ont vite repéré le manège de la femme.
Profitant que les douaniers avaient le dos tourné, la Marocaine a pris la poudre d’escampette et n’a pour l’heure pas encore été appréhendée, elle encoure une peine pouvant aller jusqu’à six ans de prison.
Le père du garçon a été mis en examen et après avoir passé un mois en détention préventive, il a été condamné à payer 224 euros d’amende. Le parquet avait pourtant requis une peine de trois ans de prison contre lui, mais il n’a pu prouver que le père « savait de quelle façon son fils allait être introduit dans le pays ».
