Le gouvernement chinois a facilité le transfert de masse d’Ouïghours et d’autres citoyens de minorités ethniques de l’extrême ouest du Xinjiang vers des usines à travers le pays dans des conditions qui suggèrent fortement le travail forcé.

Les Ouïghours travaillent dans des usines qui font partie des chaînes d’approvisionnement d’au moins 83 marques mondiales bien connues dans les secteurs de la technologie, de l’habillement et de l’automobile, notamment Apple, BMW, Gap, Huawei, Nike, Samsung, Sony et Volkswagen.

Selon un rapport de l’Austra­lian Stra­tegy Policy Insti­tute (ASPI), plus de 80000 Ouïghours ont été transférés du Xinjiang pour travailler dans des usines Nike, Apple, Gap, Huawei, Samsung, Sony ou encore Volkswagen à travers la Chine entre 2017 et 2019, et certains d’entre eux ont été envoyés directement dans des camps de détention. Selon les cher­cheurs, ils travaille­raient dans des condi­tions misé­rables « qui indiquent très forte­ment un travail forcé », rappor­tait le Washing­ton Post le 29 février.

Dans les usines loin de chez eux, ils vivent généralement dans des dortoirs séparés,  suivent une formation organisée en mandarin et idéologique en dehors des heures de travail, sont soumis à une surveillance constante et il leur est interdit de participer à des célébrations religieuses. De ​​nombreuses sources, y compris des documents gouvernementaux, montrent que les travailleurs transférés se voient attribuer des gardiens et ont une liberté de mouvement limitée.

À la fin de leur jour­née, les travailleurs Ouïghours – surtout des femmes – doivent retour­ner dans leurs dortoirs dans lesquels ils vivraient sous haute surveillance, et ne peuvent inter­agir avec les habi­tants. « Tout le monde sait qu’ils ne sont pas venus ici de leur plein gré », a confié un vendeur à son étal aux jour­na­listes du Washin­gyon Post. « Le gouver­ne­ment les a envoyés ici. »

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