Frappé par une crise historique, le secteur aérien tente d’anticiper le reprise des activités après le confinement. « On ne prendra plus l’avion de la même manière, confie ce patron d’une compagnie française. Il y aura un avant et un après pandémie. »
Et pour cause : « Il y a besoin de se reconstruire une confiance, analyse Alain Battisti, président de la Fédération nationale de l’aviation marchande (Fnam). Quand vous voyez qu’il suffit d’être Français pour se voir refuser l’accès à 175 pays parce qu’il y a une crainte de contamination alors que l’épidémie est mondiale, on comprend qu’il faut rassurer pour mettre fin à ces décisions prises sur la peur », confie-t-il au Parisien.
« Vous êtes immunisé, vous pouvez embarquer. »
Alors que le secteur du transport aérien est touché de plein fouet par la pandémie de coronavirus, les compagnies aériennes réfléchissent déjà à demain.
Comment relancer l’activité et regagner la confiance des passagers après une telle débâcle qui, de toute manière, laissera des traces ? C’est la question à laquelle tentent de répondre les compagnies aériennes.
Plusieurs pistes sont sur la table. La plus radicale d’entre elles consisterait à instaurer un passeport sanitaire. Concrètement, seules les personnes déjà immunisées par la maladie pourront prendre l’avion.
« C’est comme un passeport classique. Vous êtes immunisé, vous pouvez embarquer. Dans le cas contraire, vous restez au sol« , explique au quotidien René Marc Chikli, président du Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto). S’il juge la proposition séduisante, il reconnaît que « sa mise en place est complexe » et met en garde contre son caractère « stigmatisant » ainsi que le risque trop important de « dérives ».