Hajar, lycéenne de 19 ans d’origine marocaine, passe son examen du baccalauréat en série S au lycée Racine à Paris. C’est avec stupeur qu’elle apprend par courrier officiel, à seulement quatre jours avant le jour J, qu’elle doit quitter le territoire français sous 30 jours.
Lorsqu’elle est venue pour la première fois en France afin de s’y installer, Hajar avait 11 ans, soit en 2006. Elle était arrivée avec son père qui détient une carte de résident, protégeant ainsi la jeune fille de toute expulsion.
Cependant, les choses se compliquent pour Hajar : entre 2009 et 2010, l’étudiante doit quitter la France afin de rejoindre sa mère malade au Maroc. A son retour, Hajar a 15 ans et reprend sa scolarité. A l’âge de 18 ans, elle dépose un dossier auprès de la préfecture afin de demander un titre de séjour. Le hic ? La jeune fille aurait dû recevoir une réponse avant le 9 novembre dernier.
D’après le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile : «le silence gardé pendant plus de quatre mois sur les demandes de titres de séjour vaut décision implicite de rejet». C’est seulement le 12 juin dernier qu’elle reçoit un avis d’expulsion.
Le 16 juin, premier jour d’examen, Hajar passe son épreuve de philosophie. Le même jour, elle se rend au tribunal administratif de Paris. Me Scalbert, son avocate, évoque ses brillants résultats scolaires : « C’est une élève brillante, ses professeurs font des commentaires élogieux » explique telle.
Par ailleurs, la jeune lycéenne ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin puisqu’elle confit avoir un projet professionnel bien défini : «Après ma terminale, je souhaite faire médecine». Hajar a été acceptée à l’école de Medisup pour y préparer les concours de médecine.
Après la douloureuse situation dans laquelle se retrouve Hajar, cette dernière a reçu un chaleureux soutien de la part de tous ses professeurs ainsi que ses camarades de classe. Une pétition a été lancée et a déjà récolté plus de 700 signatures. Une page Facebook a également été créée.
C’est ce jeudi qu’aura lieu la prochaine audience : selon l’avocate de la jeune plaignante, il lui faut « obtenir une suspension de la décision du 12 juin » ainsi qu’« une carte de séjour temporaire avec la mention “vie privée et familiale” »