Depuis plusieurs jours, l’un des principaux syndicats étudiants, est la cible des médias. L’Unef est accusé de porter atteinte aux « principes républicains » pour avoir organisé des réunions non mixtes pour les victimes d’actes racistes. Caroline Fourest estime que les personnes victimes de discrimination raciale « doivent aller voir un psy ».
Est-ce normal de vouloir faire de la publicité, de faire des conférences publiques interdites aux blancs à l’intérieur d’une université de la part d’un syndicat étudiant ? s’interroge David Pujadas. « Si on doit se parler entre soit de ce que l’on subit, mais il y a des cabinets de psy pour ca, il y a des associations pour ca ! L’université c’est pas en thérapie sur Arte », lui répond Caroline Fourest.
« L’Unef n’a pas voulu lancer de vindicte »
Des affiches accusant deux professeurs de Sciences Po Grenoble d’islamophobie avaient été collées il y a deux semaines sur le bâtiment de cet Institut d’études politiques, déclenchant l’ouverture d’une enquête pour « injure » et « dégradation ».
La section locale du syndicat étudiant Unef avait partagé l’image de ces collages sur les réseaux sociaux, avant de la retirer rapidement. « Nous avons déjà exprimé des regrets au sujet de ce post », affirme Mélanie Luce, invité d’Europe 1. Elle voit cependant « deux sujets » dans cette polémique : d’un côté le « placardage inadmissible », de l’autre la lutte contre l’islamophobie.
Mélanie Luce a apporté aux professeurs visés son « soutien face aux menaces ». « Nous leur avons déjà présenté des excuses. En aucun cas l’Unef n’a voulu lancer de vindicte », souligne-t-elle. La présidente du syndicat étudiant réaffirme dans le même temps son engagement dans la lutte contre les discriminations. « La définition de l’islamophobie, c’est l’hostilité envers l’islam et les musulmans. Est-ce que la France doit accepter cette hostilité ? Moi je ne le pense pas. » Elle poursuit : « Mais on ne lutte pas contre cette hostilité en placardant des noms sur le mur d’un campus, c’est certain. »