Dans l’affaire du décès de Philippe Ferrières à Drancy, la police est accusée d’avoir supprimé une vidéo compromettante d’après Le Parisien.
Le journal affirme qu’ « un jeune homme qui avait filmé toute la scène de l’interpellation après laquelle ce père de famille est décédé, ainsi que plusieurs témoins, assure qu’un fonctionnaire a effacé une vidéo. »
Ce sont les propos d’Abidine K. révèle Le Parisien, un voisin qui avait assisté puis filmé la scène.
« J’avais tout, relate le jeune homme. L’intervention des flics, Philippe, très agité, qui refuse les menottes et se débat, puis les coups de poing au visage et de matraque dans les jambes, la clé d’étranglement, son corps, inerte, au sol, et menotté durant de longues minutes. Sauf qu’un policier a effacé mes images qui n’étaient encore qu’un brouillon, pas enregistré sur l’application, ni diffusé »
Les témoins présents sur la scène ont été immédiatement contrôlés par les policiers. Un d’entre eux a demandé son téléphone à Abidine :
« J’ai refusé, mais j’ai fait l’erreur de déverrouiller mon écran devant lui. La vidéo est apparue sous ses yeux, il l’a tout simplement effacée en appuyant avec son doigt sur la croix. »
Le lendemain des policiers se sont rendus à son domicile
« A 6 heures du matin, une équipe de policiers a tambouriné à ma porte, relate la mère du jeune homme. Ce n’était pas l’IGPN mais les policiers du coin. J’ai compris plus tard qu’ils voulaient voir mon fils avant la police des polices pour avoir accès à son téléphone mais il n’était pas là. Ce n’est que le lendemain que deux policières de l’IGPN sont venues pour lui remettre une convocation car il s’était plaint aux magistrats présents le soir même de la manière dont la vidéo avait été effacée. »
« Ils ont vraiment tout fait pour tenter de trouver cette vidéo sur mon téléphone, relate-t-il, mais n’ont pas réussi car elle n’était pas initialement enregistrée sur le téléphone mais sur l’application. »
La police des polices s’est rendue de nombreuses fois dans le quartier, a sonné chez de nombreux voisins pour tenter de mettre la main sur d’autres preuves qui auraient pu être accablantes :
« Oui ! assurent plusieurs témoins. A aucun moment le premier équipage ne prend la décision de faire un massage cardiaque alors que la clé d’étranglement, bien musclée, a duré plus de 30 secondes et qu’après, Philippe Ferrières, resté au sol, sur le ventre, menotté les mains dans le dos, ne bouge plus depuis longtemps. »
Plusieurs témoins affirment que les trois premiers policiers qui sont intervenus en premier se sont « écartés du corps pour se concerter pendant près de cinq minutes avant d’appeler un deuxième équipage ». Puis, « lorsque leurs collègues sont arrivés, ils se sont de nouveau parlé durant plusieurs minutes avant qu’un policier du deuxième équipage ne commence à pratiquer des gestes de secours ».