Le lanceur d’alerte Amar Benmohamed, qui a dénoncé le racisme au dépôt du TJ de Paris, a été désarmé devant ses collègues pour l’humilier puis convoqué par sa hiérarchie au service psychiatrique de la Préfecture de Paris.
Le lanceur d’alerte Amar Benmohamed qui a dénoncé le racisme au dépôt du TJ a été désarmé devant ses collègues pour l’humilier puis convoqué par sa hiérarchie au service psychiatrie de la PP. Vieille technique totalitaire. Ca marche toujours. #TouchePasàMonRacisme https://t.co/VW1bv1tOUB
— Arié Alimi (@AA_Avocats) August 12, 2020
Cette technique avait déjà été utilisée contre le brigadier Amar Benmohamed lorsqu’il avait commencé à dénoncer les actes racistes auxquels il avait assisté en 2019.
Amar Benmohammed témoigne
Humiliations, insultes racistes ou homophobes, privations de nourritures ou d’eau, refus de soins médicaux… Le brigadier-chef Amar Benmohamed révèle sur le site d’informations StreetPress l’existence d’un vaste système de maltraitance dans les cellules du tribunal de Paris, « le plus grand tribunal d’Europe où chaque jour se pressent près de 9 000 personnes ».
« Au total, sur un peu plus de deux ans, plus de mille prévenus ont été maltraités. C’est même sans doute plus », dénonce le brigadier-chef Benmohamed, qui est délégué syndical chez Unité SGP-Police.
Aux insultes racistes récurrentes : « ferme ta gueule, sale bougnoule », « nègro », « sale race », « je te lancerais tout ça dans la Seine », « si on me laissait faire, je mettrais le feu à toutes ces merguez », s’ajoutent, selon Amar Benmohamed, certains faits pour lesquels « on peut presque parler de torture », avec des privations d’eau et de nourriture, qui sont « monnaie courante ».
« Si je parle aujourd’hui, c’est parce que j’ai tout fait [à l’intérieur de la police] pour régler cette affaire et ça a échoué »
Cette décision d’aller au bout de cette bataille, il l’a prise dans la nuit du 11 au 12 mars 2019. Ce jour-là, une gardienne de la paix en poste dans les sous-sols du tribunal, interpelle vertement un détenu qui demande un repas sans porc, rapporte StreetPress :
« Tu prendras ce qu’on te donnera. On en a marre des bougnoules, c’est eux qui nous font chier en France. »
Amar Benmohamed note une augmentation des incidents avec les détenus. Il décide alors de s’intéresser à ces nouveaux d’un peu plus près. Ce qu’il découvre au fil des mois est sidérant. Les insultes racistes, par dizaines. « Ferme ta gueule, sale bougnoule », « nègro », « sale race ».