Il y a trois semaines, la marque Louboutin, par l’intermédiaire de son fondateur, Christian Louboutin, a demandé à ce que la justice belge d’arrêter une campagne islamophobe comportant les célèbres chaussures à semelles rouges. Louboutin ne souhaite en effet pas que sa marque soit associée à des provocations visant les musulmans.
C’est dorénavant chose faite, le tribunal de commerce d’Anvers, saisi par la société française, a décidé que le matériel de la campagne de l’association «Vrouwen tegen Islamering» (VTI — «Femmes contre l’islamisation») retire sous 24 heures ses affiches sur lesquelles figurent les chaussures Louboutin, reconnaissables dans le monde entier grâce à leurs semelles rouges.
L’affiche mettait en avant l’arrière des jambes d’Anke Van dermeersch, une ancienne Miss Belgique devenue sénatrice du parti d’extrême droite Vlaams Belang, avec une jupe noire et portant des chaussures à semelles rouges. Des traits laissent entendre quelle hauteur de jupe est «acceptable» ou non aux yeux des musulmans, de «conforme à la charia» (jusqu’aux pieds) à «lapidation» (en haut des cuisses). L’affiche est frappée du slogan «Liberté ou islam?».
En réaction à cette décision, le chef de file du parti, Filip Dewinter, a publié immédiatement sur Twitter une nouvelle affiche légèrement modifiée. Elle montre toujours les jambes de la sénatrice, mais cette fois en position couchée, avec la même échelle graduée, le même slogan et un modèle de chaussures à hauts talons similaire. Mais les semelles ne sont plus rouges mais jaunes.
Cependant, cette nouvelle affiche pourrait également être interdite car ses auteurs adeptes de la provocation gratuite sont sous le coup d’une autre procédure judiciaire. En effet, Rosea Lake, une artiste canadienne, a porté plainte pour « plagiat » contre cette même affiche, qui reprend l’idée d’une photo dénonçant le sexisme qu’elle avait publié. La date du procès est prévue pour le 15 octobre.