Jeudi dernier, Streetpress révélait l’existence d’un groupe Facebook intitulé “TN Rabiot Police Officiel”. Dans ce groupe privé, plusieurs milliers de personnes, essentiellement des fonctionnaires de police ou de gendarmerie, échangeaient des messages douteux, entre blagues de mauvais goût et propos racistes ou sexistes, principalement. Ce lundi 8 juin, un nouveau groupe, baptisé « FDO 22 unis » réunissant 9 000 personnes, pour beaucoup membres des forces de l’ordre, a été à son tour mis au jour.
Les messages dévoilés par Streetpress prennent, entre autres, pour cible le jeune Gabriel, 14 ans, qui accuse les policiers de l’avoir frappé en le blessant gravement à l’œil lors d’une interpellation à Bondy (Seine-Saint-Denis) le 25 mai. Les propos raillent ses origines, ses parents et se moquent de ce qui lui est arrivé, rapporte Ouest France.
Un article détaillant le passage à tabac du jeune Gabriel par des policiers – révélé par le BondyBlog et interpellé dans la nuit du 25 au 26 mai– est abondamment commenté. « Bah voilà, il va rentrer dans le droit chemin. Car comme on dit, gentil n’a qu’un oeil », lance un premier policier, avec trois emojis qui pleurent de rire, en référence à l’oeil enflé de l’adolescent de 14 ans. « Fallait lui empéguer les deux yeux, ça aurait fait un antivol », renchérit un de ses collègues. « Bien fait pour sa sale gueule ! #Jesuistrottoir », lâche un autre. « Encore une bavure (des parents pour avoir chié ce connard) », poste un quatrième.
« S’il tout plé missiou moi pas volor », se moque un membre du groupe au sujet de Gabriel, alors qu’une femme lui répond que le prénom de sa mère est d’origine serbe. Un autre se lance dans une analyse nauséabonde :
« Vu la tronche, c’est du rom de Serbie, ils en sont infestés dans les pays de l’Est. »
Autre exemple récent, qui montre que les messages ne s’arrêtent pas aux “affaires”, ni aux vivants : les commentaires suite à la mort de Guy Bedos. L’humoriste, jamais tendre avec la police, a le droit à des hommages bien particuliers : “une merde en moins” ; “je suppose que sa maison sera grande ouverte aux migrants maintenant, en grand humaniste qu’il était. ;)” ; “moi ça me réjouit (son décès, ndlr), désolé je ne peux pas m’en empêcher…”.