Un remarquable travail d’infiltration de groupuscules d’extrême droite par plusieurs membres du service Tajmaât, qui se présente comme une « plateforme collaborative pour la diaspora maghrébine », a sans doute permis de déjouer un projet de ratonnade dans un quartier populaire de Lille en marge du Ramadan. A côté de cela, ce sont aussi plusieurs chaînes « néonazies » sur le réseau social Telegram, relayant des appels au meurtre, des menaces de mort contre un élu ou des ratonnades, qui ont été dévoilées au grand jour.
?? FLASH – Le créateur du groupe #FRDeter,affirme que son ami et membre du groupe, #Martin, a du fuir et ne plus revenir par peur de représailles.
Il déclare ne pas être #nazi, tout en affirmant que le groupe ne « sert pas qu’aux #ratonnades ». pic.twitter.com/5AmsGWfyfs
— Tajmaât (@Tajmaat_Service) April 3, 2023
«On s’est fait chopper par un média musulman… le problème c’est que certains gogoles SS ont parlé… je m’attends à ce que que la police vienne frapper à ma porte…en plus c’était pas que pour les ratonnades on voulait se retrouver boire des coups »
Une attaque en marge du Ramadan
C’est dans celui du Nord que Tajmaât a repéré une discussion plus inquiétante que les autres. Le premier message était posté sous la forme d’un sondage auquel il fallait répondre « oui » ou « sans moi », indique 20 minutes.
La question est sans équivoque : « Qui de disponible le 13 avril (19 heures) à Lille contre la rupture du jeûne du Ramadan ? (minimum 50 personnes) ». En lisant les commentaires, on comprend qu’il ne s’agit pas d’organiser une simple manifestation, notamment en raison du dress code « entièrement noir » et de la volonté de certains de porter des gilets pare-balles. On y apprend aussi que c’est à Wazemmes, un quartier populaire de Lille, que l’attaque devait avoir lieu.