C’était il y a cinq ans, déjà. Omer Goldman avait été une des premières non seulement à dire non au service de l’armée coloniale israélienne mais aussi à le faire savoir publiquement, à mener le combat pour la désobéissance des jeunes israéliens, juifs ou non.

Fille d’un très haut responsable du Mossad, Omer a alors 19 ans. Elle refuse de servir l’armée israélienne (obligatoire) et écrit une lettre très forte dénonçant les exactions du gouvernement. Elle devient instantanément une héroïne internationale.

Elle sera forcée de voir des psychologues et condamnée à la prison militaire.

Voici des extraits de ses mots :

« Pardonne-moi Papa, mais je ne me battrai pas pour ton Israël ! »

Nous, tous les deux, avec des caractères très similaires nous nous battrons pour ce en quoi nous croyons.

Je refuse de servir dans l’armée israélienne. Je ne ferai pas partie d’une armée qui met en place une politique violente, et viole les droits de l’Homme tous les jours.

Comme nombre de mes pairs, moi-même n’avais pas osé soulever la question éthique de l’armée israélienne. Mais quand j’ai visité les territoires occupés, j’ai vu une réalité complètement différente : une réalité violente, oppressive, extrême qui doit cesser.

L’occupation empoisonne Israël de l’intérieur. Elle crée un peuple agressif, un nationalisme extrémiste, et efface des valeurs importantes telle que la solidarité et l’égalité. C’est pourquoi prendre position contre cela, en tant qu’Israélienne, est vital pour les Palestiniens comme pour les Israéliens.

Je crois au service en la société dans laquelle je vis, et c’est précisément pourquoi je refuse de participer aux crimes de guerre commis par mon pays. La violence n’apportera aucune solution, et je ne commettrai pas d’actes violents, advienne que pourra.»

Prise de conscience

Son acte de courage est venu d’une prise de conscience, d’une indignation face à l’injustice. A la fin du lycée, Omer est partie, sans la permission de son père, dans un village palestinien de Cisjordanie.

Au check-point, accompagnée de connaissances palestiniennes qu’elle aurait du haïr, les soldats israéliens lui ont tiré dessus :

« On parlait sur le bord de la route, les soldats se sont approchés et après quelques secondes, ils ont reçu un ordre, tirer des grenades lacrymo et des balles de caoutchouc contre nous. Cela m’a frappé que des soldats suivent un ordre sans réfléchir.

Pour la première fois dans ma vie, un soldat israélien m’avait mis dans le viseur et avait tiré sur moi ! »

Ce qu’Omer a connu ce jour-ci, c’est ce que connaissent des millions de Palestiniens depuis des décennies. A partir de ce moment-là, plus question pour elle de joindre ses mains à celle d’une machine d’oppression.

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