Les faits remontent à la nuit de vendredi à samedi, appelés pour tapage nocturne dans un appartement parisien, les policiers affirment avoir été frappés par plusieurs fêtards, mais des participants accusent également les policiers de violence, rapporte franceinfo.
Quatre personnes, interpellées pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, ont déposé plainte, ce lundi, auprès de l’IGPN, la police des polices.
Me Camille Vannier, Me Raphaël Kempf, Me Alice Becker et Me Coline Bouillon considèrent que leurs clients ont été, eux-mêmes, victimes de violences, menaces et actes d’intimidations de la part de ces mêmes agents, sur les lieux du litige mais aussi au sein même de l’hôtel de police, durant leur garde à vue.
« C’était une fête tout à fait classique, décrit Christophe*, 24 ans, à franceinfo. « Je suis venu avec deux amis, il y avait de la musique, de l’alcool, des rires. Quelque chose de très banal, vraiment. »
Vers « 1h30 ou 2 heures du matin », une voiture de police se gare en bas de l’immeuble. L’équipage, qui dépend du commissariat du 19e, vient d’être appelé par des voisins pour tapage nocturne. « La musique était effectivement un peu trop forte par moments, admet Christophe, surtout que les fenêtres étaient ouvertes. Je peux comprendre que ça dérangeait. Ça vaut une amende et un arrêt de la soirée sur le champ, c’est tout. »
« Je ne comprends pas comment ils ont pu en arriver là. Vous verriez mon gabarit… »
« La fille dont c’était l’anniversaire s’est fait violenter en bas, raconte un des fêtards. Quand elle est remontée avec du sang partout, ça a mis un froid. » Un autre se souvient de policiers beaucoup plus nombreux, « entre 30 et 50 », « très énervés », « très méchants ». Lisa*, que franceinfo a contactée, souffre toujours, trois jours après, d’une « énorme ecchymose au niveau de la clavicule », conséquence « des nombreux coups de matraques que les policiers m’ont infligés dans le hall de l’immeuble. »
« Enfin si, j’ai vite compris ce qui m’arrivait, assure-t-il. Une fois dans le camion, ils ont commencé à me crier dessus, à me traiter de fils de pute… Ils me disaient que j’avais frappé leurs collègues. J’avais beau leur dire qu’il y avait erreur, ils ne voulaient rien entendre. »
Après les insultes, les coups, selon son témoignage : arrivé au commissariat, il raconte que « trois policiers se sont jetés »sur lui, « l’un d’eux m’a fait une balayette, m’a relevé par le cou avant de me mettre une droite. J’étais au sol, sonné, plein de vertiges et je saignais ». Il explique que les agents lui ont alors « demandé de nettoyer » son propre sang. « Ils m’ont balancé de l’essuie-tout et du gel hydroalcoolique en me répétant que ce n’était pas à la femme de ménage de le faire, et que j’avais plutôt à intérêt à obéir. »
Je me suis exécuté. Après avoir été frappé par les policiers, j’ai nettoyé mon propre sang. C’était humiliant, mais j’avais tellement peur qu’ils se remettent à me taper… »