Mediapart publie les images de l’arrestation violente à Paris de six jeunes n’ayant commis aucun délit. Un policier a tiré deux fois sans sommation vers la tête du conducteur. Interrogée par Mediapart, la préfecture a menti pour couvrir les tirs de ce policier affirme le journal d’investigation.
Le 30 avril 2019, des policiers en civils non identifiables ont tiré à bout portant puis violentés des jeunes pour aucune raison dans leur voiture. La préfecture a ensuite menti pour couvrir les policiers.#violencespolicieres
Info et vidéo @Mediapart ⤵️pic.twitter.com/KE26bF76sV— Rémy Choury ℹ (@RemyChoury) November 29, 2020
« Une voiture noire nous a coupé la route. » Des hommes en sont sortis, « j’ai vu deux armes pointées sur nous et, quelques secondes après, on a entendu les coups de feu. » Assis à l’arrière de la voiture, « j’ai baissé la tête, j’ai vu ma vie défiler car j’ai vu la vitre se briser », confie Hugo, 19 ans, l’un des passagers.
Traumatisé, Paul, 22 ans, 40 jours d’ITT. Il a été contraint d’interrompre ses études, sujet à des « explosions impulsives », des « crises de pleurs » et des « ruminations centrées sur la peur qu’il a eue de mourir », selon l’expertise psychiatrique.
Proposition de loi sur la sécurité globale
Ce mardi 17 novembre 2020, le groupe LREM a présenté en séance publique sa proposition de loi sur la sécurité globale. Ce texte s’inscrit dans la foulée du Schéma national du maintien de l’ordre promulgué le 16 septembre dernier par le ministre de l’Intérieur.
L’article 24 de cette proposition de loi interdit à toute personne de diffuser « l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale, autre que son numéro d’identification individuel, lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police » et que cette diffusion a pour « but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique ».
De son côté, le journaliste David Dufresne, connu pour son travail sur les violences policières pendant le mouvement des Gilets Jaunes, a publié une quarantaine de vidéos de journalistes, de chercheurs, d’avocats ou de militants qui expliquent pourquoi cette loi est une atteinte fondamentale à la liberté d’informer.