Une soixantaine de jeunes israéliens de 17 à 20 ans, venus de tous bord, ont pris la courageuse et juste décision de ne pas faire leur service militaire, disant dans une lettre adressée au Premier Ministre Benyamin Netanyahou « ne pas cautionner l’occupation des territoires palestiniens », dénonçant « les violations des droits de l’homme en Cisjordanie, la construction des colonies, les détentions administratives, la torture, les punitions collectives et une répartition injuste de l’eau et de l’électricité ».
Ces braves jeunes gens concluent en affirmant que tout service militaire perpétue la situation actuelle et de ce fait nous ne pouvons prendre part à un système qui se livre à de tels actes.

Il y a 44 ans déjà, une autre lettre de refus était adressée par des lycéens au chef du gouvernement de l’époque. Trois autres ont suivirent par la suite (1979, 2001 et 2005).

Cette dernière lettre fut publiée sur le site internet Yesh Gvul (“Il y a une limite”, en français), un mouvement qui dénonce l’occupation et qui soutient les objecteurs de conscience. Comme on peut s’en douter, cette lettre ouverte n’était pas du goût de la majorité gouvernementale.
Yaïr Lapid, le ministre des Finances et patron du parti de Yesh Atid (“Il y a un avenir”), a qualifié ces nouveaux refuzniks de «tire au flanc trop gâtés», avant d’ajouter: « J’ai honte de vous. »

D’après un professeur de l’université de Tel-Aviv, spécialiste de la question, on a enregistré en Israël entre 600 et 1 000 objecteurs de conscience depuis le début du mouvement dans les années 1970. D’ailleurs, seul le quotidien indépendant Haaretz parle de ce phénomène, quasiment ignoré des médias qui préfèrent publier les listes des lycées qui envoient le plus de jeunes à l’armée.

Cependant, ces derniers temps, les médias n’y sont pas allé de main morte sur la couverture d’autres refuzniks, bien plus nombreux.
En effet, les dizaines de milliers d’ultra-orthodoxes qui refusent de porter l’uniforme de Tsahal luttent fermement contre la majorité gouvernementale. Ce combat s’est tristement terminé par le vote, mercredi dernier, d’une loi obligeant les jeunes des écoles talmudiques à faire un service militaire ou civil. Ce qui veut dire qu’à partir de 2018, en cas de refus de service, seront passibles de prison les jeunes correspondant aux critères définis par la législation. En réponse, les responsables ultra-orthodoxes ont tout simplement fait savoir à Benyamin Netanyahou qu’ils ne lui pardonneraient jamais cet acte.

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