Des négociations sont actuellement en cours entre les Etats-Unis et la France concernant d’éventuelles indemnisations des familles des victimes américaines transportées par la SNCF entre 1942 et 1944 vers des camps de concentration.
Stuart Eizenstat, l’avocat des familles des victimes, a indiqué que des des négociations ont été entamés le février à Paris.

Cet avocat, également conseiller du secrétaire d’Etat américain John Kerry, a tenu à rendre hommage au gouvernement français « qui, plus de sept décennies après la fin de la Seconde Guerre mondiale, a initié une démarche visant à (…) rendre justice aux Américains déportés vers des camps de concentration par la SNCF ».
Rappelons que Stuart Eizenstat a déjà obtenu des compensations pour des victimes de la Shoah en Allemagne, en Autriche et en Suisse, a précisé que les deux parties « étaient en train de définir le nombre » de victimes concernées.

Réquisitionnée par le régime de Vichy, la SNCF, entreprise publique, a déporté plusieurs milliers de juifs. En 2011, le groupe avait reconnu avoir été un « rouage de la machine nazie d’extermination ».

« On est dans une discussion avec les autorités américaines pour nous assurer qu’on ne laisse pas des gens de côté », faire en sorte que les mécanismes de compensation « puissent aussi s’appliquer à d’autres victimes qui ne rentraient pas dans les critères initiaux », a expliqué une porte-parole de l’ambassade de France aux Etats-Unis.
L’ambassade de France a déclaré que « l’Etat français a reconnu très tôt sa responsabilité, en 1948 », dans la Shoah, y compris pour les entités publiques comme la SNCF, alors que de nombreux élus américains ainsi que d’anciens déportés réclament des comptes directement à la SNCF.

Concrètement aujourd’hui dans ce dossier sensible, le groupe ferroviaire français est menacé de perdre de nombreux de contrats aux Etats-Unis si une indemnisation n’est pas rapidement mise en place.
Les élus américains exigent de la SNCF qu’elle indemnise les survivants et leurs familles avant de pouvoir se porter candidate à un projet public-privé de 6 milliards de dollars.

Le président de SNCF America, Alain Leray, juge le texte « discriminant » vis-à-vis des autres entreprises candidates et « faux historiquement » quand il affirme que la SNCF a collaboré « volontairement » avec le régime nazi.

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