Un homme est assis devant son piano et joue au milieu des décombres du camp de réfugiés de Yarmouk près de Damas. Son cliché a fait le tour de la planète…
Cet homme s’appelle Aeham Ahmad et il vit désormais en Allemagne.

 

Véritable prodige, il donne des concerts pour ne pas faire oublier la guerre qui continue à faire rage en Syrie.

J’ai étudié la musique à l’université de Homs ainsi qu’au conservatoire de Damas

J’ai appris la musique des plus grands compositeurs – Chopin, Rachmaninov, Mozart, Tchaïkovski – et j’ai joué dans les rues en Syrie.

Quand je commence à jouer du piano et que je chante comme dans ma rue [du camp de Yarmouk], je sens que je suis à nouveau chez moi. Je sens que je suis dans mon ancienne rue, avec les enfants qui chantent. C’est très spécial pour moi. Vous savez, un musicien veut grandir avec les choses qui l’entoure, mais je n’ai plus cet environnement. C’est important pour moi de garder ces souvenirs dans ma tête, où ils sont encore frais.

La situation n’est pas évidente. Avant la guerre je ne ressentais pas cela. J’allais à la fac avec mes amis, et je ne m’étais jamais, ne serait-ce qu’un instant, considéré comme un réfugié. Mais quand j’ai décidé de quitter la Syrie, j’ai compris qu’il n’y avait pas de voie légale pour moi puisque je ne possédais rien d’autre .

Aujourd’ hui ,j ’ai un document délivré par l’Allemagne.
C’est un « Reiseausweis », un document de voyage, mais pas un passeport.
Ce papier dit où je suis né, à Yarmouk, mais précise en même temps qu’il n’est pas clair de quel pays je viens, puisque je ne suis ni Syrien, ni Palestinien.

Je suis sans Etat

Et c’est pourquoi, lorsque je commence à jouer du piano, je me sens chez moi, cela me fait avancer. Je ne pense pas à l’identité quand je joue, mais sans le piano, je me sens perdu.

Heureusement, il y a des pianos partout. Vous ne pouvez pas en emporter sur le dos mais je joue dans beaucoup de concerts, donc il y a toujours un piano dans les parages. Et partout où je vais, dans chaque lieu que j’ai loué, il y avait un piano.

Je suis maintenant en Allemagne et contrairement à la Syrie, c’est un pays sûr. Ma femme et mes deux garçons sont en sécurité et cela me rend heureux.

 

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