Affif Djelti n’est pas seulement un grand champion des rings, c’est aussi un homme au grand coeur. Méconnu en France, il a paradoxalement une renommée internationale qui a fait l’objet d’innombrables articles, interviews et reportages .
Depuis qu’il a raccroché les gants en avril 2004 à l’âge de 43 ans, l’ancien boxeur rouennais fait la promotion de la boxe éducative dans les quartiers sensibles et les écoles mais aussi dans les centres de loisirs.
Champion de la fédération Internationale boxing Organisation six fois Champion de France, trois fois Champion d’Europe et quatre fois Champion du Monde de Boxe Super Plume, un parcours exemplaire et unique dans le monde de la boxe, ses titres sont légion !
Arrivé sur le tard, sa longévité dans le milieu est absolument incroyable .
Il est des fois où la valeur attend le nombre des années !
A mes débuts, j’étais une galette. On m’appelait pour que je perde en gala. J’étais doué, mais le problème, c’est que j’avais peur de tout et, en premier lieu, de mal faire. J’avais la boule dans l’estomac. Je me trouvais de fausses excuses.
Après un périple insipide chez les amateurs, interrompu par un break dans la fleur de l’âge, entre vingt-quatre et vingt-neuf ans, le Normand est véritablement devenu » boxeur dans sa tête « , après avoir subi quatre défaites lors de ses premières sorties .
À l’heure du stop ou encore, l’homme a donc voulu prouver à ses confrères qu’il en est vraiment un !
Alors Affif Djelti se met en marche et il ne s’arrêtera plus : Champion de France 1996, du monde version IBO en 2000 et d’Europe depuis le 6 juillet 2002, à presque quarante-trois ans, un record, il s’est mué en récepteur de médailles et en machine à boxer !
Malgré son âge pas besoin de pilule anti-vieillissement, un rythme d’ascète suffit. » Je suis un vieux jeune. Si tu apprends à ton corps à aller au-delà, tu progresses. Et moi, j’ai encore envie d’explorer. » La discipline au quotidien, ça conserve. La machine est parfaitement bien huilée et a satisfait tous les tests médicaux. Si bien que la Fédération française de boxe n’a rien trouvé à redire quand il a fallu délivrer une nouvelle licence à cet athlète hors norme.
Pourtant, j’en gêne beaucoup dans ce milieu. J’ai cassé la carrière de certains. Je m’en fous. C’est une revanche car les gens n’ont pas cru en moi. Je peux me regarder dans la glace, je ne triche pas.
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Je n’éprouve aucune haine, ni dans le monde du sport, ni dans la vie, je respecte la personne qui monte sur le ring. Quand j’ai commencé, elle était un ennemi. À présent, elle est un partenaire.
Il y aurait pourtant de quoi l’avoir la haine avec les nombreux « bâtons dans les roues mis sur son chemin, tant par la fédération qui l’a elle-même reconnu que par la couverture médiatique quasi inexistante qui a été faite autour de sa carrière au niveau national , » quand tu gagnes tu es français, quand tu perds tu es personne ! « .
Une salle de sport porte son nom dans la ville de Rouen, il est très actif auprès des jeunes de son quartier et multiplie les initiatives auprès des jeunes et des associations afin de transmettre son savoir-faire , il entraîne désormais bénévolement les enfants pour le ring stéphanais dans la ville de Rouen en Normandie .
Un champion au grand cœur apprécié de tous et qui aura laissé une empreinte unique dans le monde de la boxe .
« Rien n’est figé dans la vie ,ce n’est pas ce qu’on te dit qui compte c’est ce que toi tu décides de faire de ta vie qui a de l’importance « , au vu de son palmarès et de son parcours il n’y a effectivement aucun doute.