Depuis plus de trois mois, ce pilote de ligne aux quinze ans de carrière est empêché de voler. Il est suspecté de radicalisation par Air France. La préfecture de police de Paris et la préfecture de Loire-Atlantique lui ont retiré son habilitation dans un arrêté du 15 octobre 2021, rapporte Le Parisien.
Lorsqu’un pilote est renvoyé parce qu’il fait la prière, ce n’est pas de la radicalisation, c’est de l’islamophobie. pic.twitter.com/2IlIahvcsu
— Rafik Chekkat (@r_chekkat) February 22, 2022
L’arrêté ne motive pas ces accusations, puisqu’elles parviennent d’une « note blanche », un document non signé produit par les services de renseignements qui retient comme grief contre le pilote concerné le respect des heures de prière, y compris pendant un vol, et le respect du jeûne lors du ramadan. Cette dernière pratique se fait, selon l’arrêté en question, au mépris des règles de sécurité aérienne.
«Le fait que mon nom soit associé avec la menace terroriste, c’est terrible», a-t-il déclaré avec émotion devant le collège de trois juges administratifs, saisi en référé-suspension. «Je ne peux que vous dire que je n’ai rien à voir avec tout cela, je comprends le principe de précaution, moi-même j’ai envie de rentrer le soir voir mes enfants», a ajouté ce père de trois enfants.
Selon l’avocat du pilote, Me Eric Moutet, « il est victime d’une dénonciation calomnieuse ». Le tribunal administratif de Montreuil va examiner son dossier.
