Mardi dernier, la commission de la fatwa a décidé d’autoriser le sacrifice de l’Aïd el-Adha dans respectant des mesures préventives contre le coronavirus en Algérie. « Il est permis de sacrifier des sacrifices les deuxième et troisième jours de l’Aïd al-Adha, avec le respect de mesures barrière contre le coronavirus (Covid-19) », a indiqué le communiqué de la commission de la Fatwa.
Toutefois, un collectif de médecins s’opposent vivement à la célébration de l’Aid el-Adha cette année.
Ce collectif demande aux « plus hautes autorités du pays pour prendre toutes les mesures qu’impose la situation de crise sanitaire actuelle, en décrétant l’abstention, pour tous, de procéder au sacrifice du mouton » et « de faire de ces deux jours de l’Aïd el-Adha, un grand moment de recueillement et de solidarité nationale ».
« En tant que membres du collectif, nous pensons qu’il faut impérativement suspendre l’Aïd el-Adha pour cette année, du fait qu’elle favorise la dissémination du Covid », affirme le Pr Kamel Bouzid chef du service d’oncologie au CMPC et membre du collectif, ce samedi.
« Le Covid est particulièrement agressif et dangereux et on commence réellement à avoir peur avec les nouveaux bilans des contaminations. Il faut donc tirer la sonnette d’alarme », soutient-il.
« Nous appelons à décréter l’abstention de procéder au sacrifice comme en 1966 lorsque le président Boumediene avait pris une décision similaire afin de préserver le cheptel. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation où on ne peut pas se permettre de fêter l’Aïd el-Adha dans ces conditions. On pourrait le faire l’an prochain, mais il faut impérativement cette année que les autorités interviennent », considère le président de la Société d’oncologie médicale.
« Quels que soient les conseils que l’on pourrait prodiguer, l’achat du mouton dans des marchés collectifs, son transport à plusieurs, son sacrifice et sa consommation sont toutes des occasions qui vont favoriser les fortes affluences et regroupements qui vont exacerber la situation pandémique », préviennent ces spécialistes issus de différentes branches médicales.
Ils appellent à faire de ces deux jours de l’Aïd el-Adha « un grand moment de recueillement et de solidarité nationale ». « Par rapport aussi bien aux Algériens décédés, qu’aux personnels soignants dont 2 000 sont infectés et morts de Covid », souligne Pr Bouzid.