Le Haut Conseil islamique en Algérie, une institution officielle, a fustigé lundi une « campagne virulente » contre l’Islam, première réaction d’Alger aux déclarations du président français Emmanuel Macron sur la liberté de caricaturer le Prophète ﷺ.
«Nous déplorons l’émergence de groupes qui dévient des valeurs humaines» et qui «au nom de la liberté d’expression, insultent l’islam et son Messager ﷺ», a réagi le Haut Conseil d’Algérie, dans un communiqué publié sur la page Facebook de la présidence algérienne.
«Le Haut Conseil islamique (HCI) condamne fermement cette campagne virulente contre le Prophète Mohammed ﷺ», poursuit cet organe consultatif chargé notamment d’émettre des avis à la lumière des prescriptions religieuses. Le HCI est composé de quinze membres désignés par le président de la République.
Sans citer nommément le président français Emmanuel Macron, il regrette que cette campagne de dénigrement émane d’«un responsable qui se targue d’être le protecteur des valeurs de fraternité, de liberté et d’égalité».
Le communiqué fait allusion aux propos d’Emmanuel Macron, qui a assuré que la France continuerait de défendre les caricatures lors de l’hommage mercredi dernier au professeur Samuel Paty, décapité dans un attentat pour avoir montré ces dessins en classe.
Les déclarations d’Emmanuel Macron ont suscité un flot de critiques dans le monde musulman, de la part de dirigeants politiques et religieux, d’élus mais aussi de simples citoyens sur les réseaux sociaux, et provoqué des manifestations et des appels au boycott des produits français. Les manifestations se poursuivent dans le monde musulman.
Des Algérois interrogés dans la rue par l’AFP manifestaient également leur désapprobation.
« Macron a lancé une attaque contre l’Islam et les musulmans », a affirmé Mekid Ahcen, un journalier de 42 ans. « Je demande aux peuples arabes et aux musulmans de boycotter tous les produits français. En plus du boycott, il faut que les Algériens sortent dans la rue pour exprimer leur colère et leur soutien à notre prophète Mahomet qui est notre guide », a-t-il estimé.
« Nous musulmans, nous avons répliqué à Macron en protestant sur les réseaux sociaux comme Facebook », a confié Nawal, une professeure de lycée de 51 ans.