Alors que le documentaire « Algérie mon amour » a été diffusé sur France 5 il y a quelques jours, la polémique s’enfle toujours à son sujet. D’ailleurs, Alger vient de rappeler « immédiatement » son ambassadeur en France.

Pour info, le documentaire met en lumière divers acteurs responsables des révoltes dans le Hirak. Parmi les personnes interviewées figure Anis, un jeune étudiant. Il a depuis pris la parole et son témoignage est pour le moins édifiant.

Anis commence ainsi :

« J’ai reçu beaucoup de messages haineux et des menaces depuis que le documentaire a été diffusé. J’ai décidé de fermer mon compte le temps que la tempête passe. »

Et de poursuivre au sujet du réalisateur de « Algérie mon amour » :

« Il faut savoir que lorsqu’on a été contacté pour ce projet, le réalisateur s’est présenté comme un écrivain, journaliste. Avec le temps, nous avons fait des prises vidéos. Il nous a mentionné que ce serait un mini reportage. Je pensais que ce serait publié sur YouTube, Facebook tout comme les documentaires de wesh derna. Après le tournage, le réalisateur nous a annoncé que ça pourrait passer à la télé, sans pour autant mentionner laquelle. Nous étions loin d’imaginer que ça passerait sur France 5. J’ai découvert tout comme les autres que ça allait être diffusé sur cette chaine publique. Sans que l’on donne notre approbation pour ça ! Au départ c’était un projet indépendant. »

« Algérie mon amour » : « La promesse du réalisateur n’a pas été tenue »

Il précise ensuite :

« Il faut savoir aussi que nous avions répondu à une vingtaine de questions, variées, sur l’économie, le pacifisme du Hirak, la politique, le chômage aussi. J’ai été très surpris de voir que ce dernier n’en a pris que quelques-unes. Dont celles liées à la frustration sexuelle et liberté personnelle. Je me sens doublement victime. Premièrement, ce réalisateur a fait de ma personne un profil personnalisé à travers le montage. Les discussions sur le sexe, la cigarette, l’alcool et autres ne constituaient qu’une partie de ce qu’on a déclaré mais qui n’a pas été diffusé. Je me sens victime parce que j’ai toujours marché les vendredis, sans relâche avec mon drapeau algérien. Et aujourd’hui, je suis attaqué de tous les fronts, même de ces démocrates avec qui j’ai marché. Je me sens méprisé par ma communauté que je pensais mienne, celle que j’ai défendue. J’ai été gazé pendant les mardis, matraqué, et aujourd’hui nous portons l’étiquette de la jeunesse perdue. Nous vivons une désillusion à cause de la haine et la censure qui gronde. Les filles ont déjà demandé que certaines scènes jugées personnelles ne soient pas diffusées (bien qu’elles les assument). Mais la promesse du réalisateur n’a pas été tenue. »

Il conclut au sujet du documentaire « Algérie mon amour » :

« Bien que j’assume mon mode de vie qui m’est propre, je tiens à ma vie privée qui a été violée par ce réalisateur scrupuleux qui a voulu faire le buzz à travers nous. Et si on arrêtait tous de juger sans distinction. Respectons les individualités, c’est ce qui crée la force d’un peuple. »

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