[Apartheid à Vénissieux] Un proviseur laisse des mamans voilées dehors pendant le spectacle de leurs enfants

Il ne fait décidément plus bon vivre à Vénissieux lorsque l’on est musulman.
En effet, peu de temps après l’affaire de la mosquée qui a été rasée suite à de simples soupçons, voici une nouvelle affaire qui va faire couler beaucoup d’encre.

Une lectrice d’Halalbook nous fait part d’un terrible événement survenu ce jeudi 17 décembre vers 15h au sein du Lycée Jacques Brel de Vénissieux, puisque son propre fils (lycéen), présent ce jour là, a entendu de nombreux cris et pleurs provenant d’un groupe de mamans depuis l’extérieur de l’établissement.
Des mamans accompagnatrices musulmanes voilées, sont venues comme prévu avec des enfants de maternelle du groupe scolaire Charles Perrault (Vénissieux) afin qu’ils puissent assister à un spectacle de marionnettes sur le thème de Noël dans le cadre d’une sortie pédagogique.

Le proviseur du lycée Jacques Brel a fait savoir à ce groupe de mamans, par le biais d’une enseignante, qu’il ne voulait pas de leur présence à ce spectacle. Victimes d’une scandaleuse discrimination, elles sont donc restées dehors, un peu comme au temps de l’apartheid..
Il n’y a pas que ces mamans musulmanes qui ont été choquées par cette scandaleuse décision puisque des enseignantes de l’école maternelle (dont certaines ont fondu en larmes) sont même venues à leur rencontre afin de les réconforter.
Elles leurs ont même demandé si elles souhaitaient annuler le spectacle dans ce lycée, mais « les mamans par respect pour tous le travail de préparation fourni par les enfants, ont décidé que ce spectacle serai maintenu pour ne pas décevoir ces chers bambins. »
Du coup, les mamans sont restées pendant près d’une heure et trente minutes dehors à attendre la fin de ce spectacle…

Afin de tenter de justifier cette scandaleuse décision, ce serait un certain 56-58 qui aurait été appliqué. Mais quel est ce fameux décret ? Nous n’en avons pas la moindre idée, et le proviseur de ce lycée non plus d’ailleurs.
En effet: « les parents d’élèves qui participent à l’encadrement des sorties scolaires, bien qu’ils n’aient ni le statut d’agents publics, ni celui de représentants de l’Education nationale. Ils ne sont donc pas concernés par l’obligation de neutralité et de respect du principe de laïcité, étant de simples collaborateurs du service public. La participation des parents d’élèves ne nécessite aucune qualification particulière et le choix du directeur doit être fait sans distinctions. Constitue une discrimination illégale et contraire à la liberté religieuse le fait de baser le choix des parents accompagnateurs sur leur confession religieuse », nous apprend le site du CCIF, dont la fiche complète est accessible en cliquant ici.

Ce qu’il faut savoir, c’est que la circulaire d’application en date du 18 mai 2004 de la loi du 15 mars 2004 est très explicite sur ce point puisqu’elle spécifie que « La loi ne concerne pas les parents d’élèves » (Chapitre II Champ d’application de la loi, § 2.3. alinéa 2).
Par ailleurs, un communiqué de la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’Elèves) en date du 20 septembre 2004 a sur ce même fondement condamné les dérives dont étaient victimes les mamans musulmanes voilées.
Le Ministre de l’Education nationale a d’ailleurs déclaré publiquement le 9 novembre 2004 que:
« La loi sur les signes religieux à l’école ne devait pas s’appliquer aux “adultes.ne faisant pas partie de la communauté éducative”, tels que les parents d’élèves et les aumôniers. »

Mais d’ailleurs, pourquoi le proviseur du lycée Jacques Brel (Vénissieux) a-t-il absolument tenu à ce que ces mamans musulmanes voilées restent à la porte de l’établissement ?
Suite à la volonté de ce groupe de mamans de savoir ce qui a véritablement motivé cette décisions totalement illégale, on apprend que des médias se sont déplacées pour parler du spectacle dans le cadre de cette “sortie pédagogique”, et qu’à cause de la présence des caméra, le proviseur ne voulait en aucun cas que des mamans portant le voile apparaissent en arrière plan !

Nous allons tenter d’entrer en contact avec ce groupe de mamans et les mettre en contact avec le CCIF afin qu’elles puissent faire valoir leur droit suite à cette terrible injustice !