Le crime de haine perpétré sur les trois musulmans abattus chez eux par Craig Stephen Hicks a bouleversé nombre d’Américains et d’internautes. Ce crime divise sur les réseaux sociaux certains criant à l’attentat, d’autres au fait que cet acte malheureux serait la conséquence d’une simple querelle de parking.
Au-delà de la douleur et de la polémique, des voix s’élevaient mercredi pour que la lumière soit entièrement faite sur cette affaire. Des milliers de personnes se sont rassemblés sur le campus de l’université pour rendre hommage à ces trois jeunes Syriens-Americains qui semblaient très bien intégrés comme on peut le constater sur une page créée en leur honneur peu après le drame.
Craig Stephen Hicks s’est rendu le jour du triple meurtre, il a été incarcéré dans la prison de Durham. Il est poursuivi pour assassinat et risque la peine de mort ou la prison à perpétuité.
Crime de haine ou simple querelle
Le suspect des faits n’a jamais caché sa haine des religions, cependant, la police estime que pour le moment l’enquête préliminaire se penchait plus vers une simple querelle de voisinage au sujet d’une place de parking.
Cette théorie aberrante a été immédiatement réfuté par le père des deux soeurs assassinées. Selon Mohammad Abou-Salha, c’est un crime motivé par la haine . Devant les trois cercueils lors des funérailles, rongé par le chagrin, il a déclaré: c’est un crime motivé par la haine depuis le début , expliquant que Yusor s’était plaint d’être harcelée par Hicks, qui leur parlait avec son pistolet à la ceinture.
L’épouse du tueur, Karen Hicks, assure que l’assassinat « n’a rien à voir avec la religion » et évoque des « disputes récurrentes » au sujet du stationnement de l’immeuble.
La procureure Carolina Ripley a indiqué pour sa part que ce meurtre était considéré comme un « incident isolé ».
L’AFP rapporte les propos de Nihad Awad, directeur du Conseil des relations americano-musulmanes, le célèbre CAIR, qui a pointé le sentiment de peur et de psychose au sein de la communauté musulmane américaine, « ça attise déjà les peurs. J’ai reçu des dizaines d’appels », « les gens sont très inquiets de ce qui est arrivé. Ils pensent que c’est un crime de haine prémédité »; a-t-il ajouté.
Plusieurs personnalités à Chapel Hill ont appelé au calme. « C’est le temps du deuil et aussi un moment pour appeler à l’harmonie et à la paix »; a déclaré à l’AFP Mohamed Elgamal, responsable de l’Association islamique.
Le tireur, Craig Stephen Hicks, âgé de 46 ans, s’est rendu de lui-même à la police après la fusillade et a été incarcéré dans la prison de Durham. Il est poursuivi pour assassinat.
Sur sa page Facebook, l’homme se présentait comme un antireligieux pur et dur. S’en prenant sans distinction aux musulmans, chrétiens, juifs ou même mormons, le suspect déclare dans un de ses posts: « étant donné les énormes dégâts que votre religion a faits dans ce monde, je dirais que j’ai non seulement le droit, mais aussi le devoir, de l’insulter. »
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