Ils ont attendu la prière du vendredi pour faire exploser leurs bombes. Aucun doute sur les intentions des terroristes, ils espéraient un maximum de pertes humaines !
Le bilan provisoire fait état de 120 fidèles tués lors de ce lâche attentat, et on dénombre plus de 270 blessés dans l’enceinte de la grande mosquée de Kano, au Nigéria.
Un responsable de la police locale, cité par l’AFP, a annoncé que « le bilan devrait augmenter ».
Il s’agirait d’un triple attentat. Trois bombes ont explosées dans la cour de la grande mosquée et dans une rue mitoyenne. Le guet-apens a été mené par 2 kamikazes et une quinzaine d’hommes armés, qui ont ouvert le feu sur ceux qui tentaient d’échapper à la tuerie, selon la police, mais la foule en colère a réussi à lyncher 4 des assaillants avant leur fuite.
Les nombreuses victimes ont été dispersées vers tous les hôpitaux de la ville.
La grande mosquée est juxtaposée au palais de l’émir de Kano, Sanusi Lamido Sanusi, le deuxième responsable musulman le plus influent du Nigeria, absent lors des faits.
L’attaque dirigée contre cette mosquée en particulier n’est pas dû au hasard. C’est de là précisément que l’émir a harangué la foule en l’exhortant à prendre les armes contre les terroristes de Boko Haram, puisque, dit-il, l’armée n’est pas capable de protéger les civils.
L’attentat serait-il une mise en garde dirigée contre l’émir pour sa prise de position à l’égard de Boko Haram ? Pour le moment il n’y a pas eu de revendication.
Le Nigeria compte plus de 80 millions de musulmans sur une population totale de 170 millions. Kano est la plus grande ville du nord du Nigeria, avec 10 millions d’habitants, elle a souvent été la cible de Boko Haram. Depuis 2009, la répression sanglante de cette organisation terroriste a fait plus de 13000 morts et 1,5 millions de déplacés.
