Zahra Cheema, jeune avocate de 25 ans vivant à New York, reste immobile devant son armoire, tiraillée par le choix entre porter des jolis foulards colorés ou bien des abayas. Elle se demande, silencieusement : « Dois-je paraître moins musulmane ? »

Alors, elle réfléchit : doit-elle porter une longue jupe de style américain ou plutôt conservatrice, comme la longue abaya qu’elle préfère? Le choix n’est pas si simple, en particulier pour une femme musulmane pratiquante qui tente de se frayer un chemin une fois sur son lieu de travail.

« Chaque fois que je rentre dans la salle, la première pensée c’est : Il y a une musulmane » a déclaré Zahra, 25 ans, américaine d’origine pakistanaise, décrivant le moment où elle a rencontré cet employeur potentiel qui soutient une affaire au tribunal. « Je crains que le hijab dissimule toutes mes autres compétences . »

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Cheema a dû se poser une question existentielle : Doit-elle inclure son adhésion à l’Association des étudiants en droit musulman sur son CV ?
Idem pour les réseaux sociaux : et si les cabinets d’avocats lui proposaient des entretiens, après avoir remarqué qu’elle portait un hijab sur sa photo de profil ? La solution était claire : ne mettre aucune photo.

Marianna DeCrescenzo, une amie du lycée, a précisé que Cheema ne se plaignait jamais d’une telle expérience, même lorsqu’elle avait un emploi à temps partiel à la bibliothèque de la ville, ou encore après avoir été embauché à des postes mieux rémunérés à la réception.

Suite à cela, Zahra explique que le travail lui a appris une leçon douloureuse: certains patrons se refusent d’embaucher une femme voilée, là où tout le monde pourrait la voir. Ainsi, elle évitait de travailler avec le public, lorsqu’on lui proposait des jobs à temps partiel, tels que réceptionniste ou secrétaire.

Zahra a l’intention d’abandonner son rêve de devenir avocat. Toutefois, cette dernière ne se laisse pas abattre, puisqu’elle estime avoir trouvé du réconfort ainsi que du courage grâce à sa foi. Lorsqu’elle a obtenu son diplôme à l’école de droit l’an dernier, elle envoyait des CV et priait pour des retours positifs.

En Août, Ashish Kapoor, qui dirige sa propre société de droit, a embauché Zahra. « Elle sort du lot » a déclaré M. Kapoor, qui se dit ne pas être dérangé par son foulard. Toutefois, ce dernier lui demande si elle se sentirait à l’aise à l’idée de travailler avec des clients et de comparaître à la cour. « Elle est très ambitieuse », s’est-il félicité.

Ce mois-ci, Zahra a démarré son propre cabinet spécialisé en droit de l’immigration et de la famille, avec le soutien de ses parents et de M. Kapoor.

Zahra est consciente que les choses ne seront pas toujours facile, mais qu’est ce qui l’est , après tout ?

« Ce ne sera pas aisé » dit-elle, « mais je vais prendre ce risque ».

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