La semaine dernière, au pays des pyramides, une vive polémique s’est installée après qu’un journaliste ait lancé un appel aux Égyptiennes à descendre encore une fois dans la rue, sur la célèbre place Tahrir pour faire « tomber le hijab » pour une manifestation symbolique de la “libération de la femme”.
Chérif Choubachy, journaliste et “intellectuel”, est l’homme qui selon ses dires a « lancé le pavé dans la mare » sur sa page Facebook. Ce pavé a provoqué un réel tsunami dans un pays où le voile est porté par la majorité des soeurs Égyptiennes.
Pour appuyer son appel, “l’intellectuel” Mr Choubachy a déclaré que le voile était « le cheval de Troie de l’obscurantisme », en somme le même discours de tous ceux qui veulent voir disparaître ce tissu de l’espace public, en mettant en avant une réduction de la femme au rang d’esclave sexuelle faite que pour procréer.
Il a donc appelé les femmes à retrouver « leur dignité » en laissant tomber ce qui est pour lui un symbole de soumission. Oui mais envers qui ?
Pour Mr Choubachy, le voile n’est ni plus ni moins qu’une excuse sous couvert de l’Islam, ainsi que de la morale, imposé par une société machiste.
Mr Choubachy semble vouloir réitérer l’appel de la féministe Égyptienne Hoda Charaoui en 1923 dont l’appel avait été reçu avec succès.
Comme dit plus haut, cet appel a provoqué un raz de marée chez la population et ce jusque chez les conservateurs. Les insultes et les menaces de mort de la part de milliers d’internautes en colère ont fusé sur le net.
On peut y lire des accusations de traîtrise envers l’Islam « ennemi de l’Islam, suppôt du vice, semeur de zizanie ».
Ce genre d’appel se fait de plus en plus fréquent dans les pays musulmans ou non. Il y a peu on apprenait qu’au Kirghizistan, où près de 90% de la population est musulmane (ce qui fait à peu près 4 927 000 de musulmans sur 5 000 000 d’habitants), le port du voile à l’école est discuté.
« Cette question a été soulevée il y a un an et les autorités avaient statué que le hijab devrait être autorisé. Maintenant, les écoles ont commencé à discuter de nouveau sur ce sujet », avait confié une maman soucieuse à News Agency.
Une autre maman dans l’incompréhension avait déclaré « cela me préoccupe ainsi que beaucoup d’autres. Nous vivons dans un pays où 80 pour cent des citoyens sont musulmans, alors pourquoi ne pas laisser les filles musulmanes porter le hijab ? ».
Autres endroits même problème, au Nigeria en octobre dernier, la ville du Lagos a interdit le port du voile dans les écoles publiques sous prétexte de la laïcité pour faire pareil que sa référence occidentale c’est à dire la France.
En Kabylie aussi, la population sur place fait des pieds et des mains pour interdire définitivement le port du voile, en manifestant ou en bloquant des conférences islamiques.