Le CCIF nous informe d’un nouveau cas d’islamophobie qui s’est produit dans le département de l’ain samedi 3 janvier.
« En revenant de leurs vacances de ski, Monsieur C, son épouse, qui porte le voile, et leur quatre enfants ont été victime d’un déferlement de violence de la part de trois individus.
Alors qu’ils étaient arrivés au niveau du péage, une camionnette a essayé de forcer le passage pour s’insérer devant Monsieur C. Monsieur C étant dans l’incapacité de lui ouvrir un passage, le conducteur de la camionnette et son passager sont alors descendus du véhicule afin de s’acharner contre le véhicule de Monsieur C.
Tandis que le conducteur tentait de briser la vitre avant du véhicule des victimes, le passager s’en était pris à la lunette arrière. Les cris de frayeurs de la part des quatre enfants, âgés de 5 à 15 ans, n’ont pas arrêté les agresseurs, qui, quand Monsieur C a ouvert sa vitre pour les raisonner, s’est vu asséner des coups de poing sur son visage. Alors que Monsieur C tente de se garer, les deux poursuivants ont continué de le suivre et l’ont aspergé de gaz. Son épouse a essayé de s’interposer entre les malfaiteurs en tentant de faire appel à une once de compassion de leur part, en leur apprenant que son mari avait été hospitalisé il y a peu, pour un AVC, mais en vain. Les deux individus ont continué de frapper son mari, l’un deux injuriant son épouse de « sale race ».
Son épouse a également été aspergée de gaz lacrymogène et a reçu des coups au bras. Prévenus par des témoins oculaires et par Madame C, les pompiers sont intervenus pour transférer Monsieur C à l’hôpital.
Les époux ont déposé plainte pour violences commises en réunion suivies d’incapacité n’excédant par huit jours et dégradation ou détérioration de bien d’autrui commise en réunion.
Durant tout le temps de l’agression, un troisième individu qui était lui aussi passager de la camionnette, est resté en retrait, en assistant à la scène.
Le procès-verbal a été établi deux jours après les faits. Quand bien même, les époux C ont pu relever le numéro de plaque d’immatriculation de leurs agresseurs, la famille a dû faire face à de nombreux problèmes relatifs au traitement de leur dossier : des allusions aux attentats contre Charlie Hebdo, des affirmations comme quoi cette affaire reste « banale » et qu’il n’y aurait aucune preuve et aucun témoin (la police sur place a affirmé que plusieurs caméras avaient filmé la scène et que des témoins oculaires avait appelé le 17).
Le 17 février, la gendarmerie compétente leur a affirmé le 17 février qu’elle n’était pas en possession de leur dossier et que, quand bien même c’était le cas, il le classerait automatiquement sans suite pour la simple raison que l’immatriculation du véhicule des agresseurs est de provenance étrangère.
Une injustice qui a eu de lourdes répercussions sur la famille.
Suite au drame, la petite fille de 5 ans fait des cauchemars, et adopte un comportement violent dans son école. Monsieur C , après les jours d’interruption du temps de travail, reste atteint psychologiquement et quant à l’épouse, le fait que l’agression reste impunie l’empêche d’avancer. »