Les autorités thaïlandaises ont extrait vendredi 1er mai et samedi 2 mai 2015, de nouveaux corps d’une fosse commune en pleine jungle, vraisemblablement des clandestins de Birmanie ou du Bangladesh victimes de trafiquants.
En pleine jungle, au sud de la Thaïlande, 26 corps (32 selon d’autres sources) ont été exhumés d’une fosse commune, il s’agirait de clandestins du Bangladesh ou de Birmanie, victimes de trafiquants.
Un deuxième camp du même type a été découvert dans la jungle du sud de la Thaïlande près de la frontière avec la Malaisie, à un kilomètre seulement de l’endroit où ont été retrouvés les corps.
Deux survivants très amaigris de 25 et 35 ans ont pu être sauvés et conduits à l’hôpital.
« Nous avons un total de 26 corps », avait annoncé à l’AFP sur place Jarumporn Suramanee, responsable de la police scientifique, précisant que la cause des décès et la possible trace de tortures devaient être établies par des médecins légistes.
Les forces de l’ordre ont fini de sonder samedi soir dernier les abords du premier camp de fortune établi à quelques centaines de mètres de la frontière malaisienne, dans la province de Songkhla, zone de transit empruntée chaque année par des milliers de réfugiés.
De fortes pluies dans la nuit de vendredi à samedi ont retardé l’extraction des corps, qui pourraient être de plusieurs dizaines.
Des secouristes sur place ont précisé à l’AFP que quatre des cadavres étaient déjà réduits à l’état de squelettes. La mort d’un cinquième semblait ne remonter qu’à quelques jours.
Le chef de la police thaïlandaise, Somyot Poompanmoung, a décrit ce camp de transit comme une « prison », où les réfugiés étaient détenus dans des cages de bambou en attendant que leur famille puisse payer la rançon demandait par leurs ravisseurs.
Selon les premiers éléments il semblerait que ces pauvres hommes soient morts de maladies, de faim ou d’épuisement.
Il dit privilégier la piste de réfugiés Rohingya, qui comme vous le savez maintenant est une des minorités les plus persécutées au monde selon l’ONU.
L’existence de ces camps de transit dans la jungle du sud de la Thaïlande n’est « pas une surprise », comme l’a déploré l’ONG Human Rights Watch.
Mais il est rare que les autorités révèlent leur découverte, alors que des fonctionnaires, policiers et officiers de l’armée, sont accusés d’être partie prenante de ce trafic lucratif.
En effet, en janvier dernier, une enquête de l’agence Reuters avait dénoncé l’implication honteuse de la marine thaïlandaise dans ce trafic ignoble de nos frères Rohingyas entre la Birmanie, la Thaïlande et la Malaisie.
Depuis, la junte avait annoncé des poursuites contre une dizaine de fonctionnaires, dont des officiers de police et un de la marine, pour trafic d’êtres humains.
Un trafic « hors de contrôle »
Malgré la bonne volonté affichée de la junte militaire au pouvoir en Thaïlande, le problème du trafic d’êtres humains dans le pays est « hors de contrôle », dénonce l’ONG, appelant à une enquête internationale sur cette macabre découverte.
« Le trafic de personnes en Thaïlande a longtemps été hors de contrôle, c’est quelque chose que les hauts fonctionnaires ont reconnu devant Human Rights Watch », a déclaré Brad Adams, le directeur pour l’Asie de l’ONG.
« La découverte de ce charnier et de la contrebande d’êtres humains est malheureusement peu surprenante. La longue participation des officiels thaïs dans ces trafics signifie qu’une enquête indépendante avec l’engagement de l’ONU est nécessaire pour découvrir la vérité et juger les responsables », a-t-il ajouté.
Selon les organisations de défense des droits de l’Homme, les réfugiés doivent habituellement payer les trafiquants afin de pouvoir sortir des camps établis dans la jungle et franchir la frontière malaisienne.
La police thaïlandaise pense que les autres clandestins du groupe ont été transférés en territoire malaisien, les trafiquants abandonnant les morts et les deux malades.
Âgés de 25 et 35 ans, ces deux survivants étaient traités dans un hôpital à Padang Besar, ont confirmé à l’AFP les médecins, refusant cependant que les deux hommes donnent des interviews.
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